Rencontre avec Nora Houguenade, Chorégraphe de l’instant

   C’est sans doute ma passion pour la danse -commencée comme Nora Houguenade à l’âge de quatre ans- qui m’a attiré vers son univers photographique. Chacun des clichés pris par cette jeune photographe est une histoire à lui seul, une composition où le sujet autant que l’environnement raconte quelque chose. Ainsi, dans la série «Danse Urbaine» des danseurs semblent dialoguer avec l’architecture, la lumière ou l’espace qui les entoure pour donner lieu à de superbes images chorégraphiées.
De ses photographies émane le souci du détail, un certain rapport au temps, de la musicalité, des émotions aussi et surtout, à travers la capture de moments de grâce. Autant d’aspects qui m’ont donné envie de la rencontrer. Retour sur notre échange au Rendez-vous au cœur du 15e arr le treize avril dernier.

1. Peux-tu te présenter ? 

Je m’appelle Nora Houguenade, j’ai trente ans. Je suis née à Paris d’un père français et d’une mère hispano-marocaine tous deux architectes et musiciens. J’ai toujours baigné dans l’art et la musique et été entourée de personnes très ouvertes d’esprit et polyvalentes. J’ai moi-même fait quatorze ans de danse et de piano.

Mon parcours a commencé de manière classique. Je suivais une filière scientifique avec l’idée de devenir pédiatre mais une première année de médecine plutôt chaotique a remit les choses en question. Le rythme imposé m’empêchait de me consacrer à la danse et le piano, or je me suis rendue compte que je ne pouvais pas me passer de ces passions. De nature timide, c’est en effet à travers ces arts que je m’exprime et le fait de m’en couper a été très difficile.

Au moment de me réorienter j’hésitais entre faire une école de danse et une école de photographie et au final, sous les encouragements de mes proches, j’ai choisi la seconde option. Je me suis aussi dit qu’en choisissant cette voie je pourrai continuer d’approcher le milieu de la danse, ce que je fais précisément aujourd’hui. J’ai donc intégré l’école EFET dans le 12e arr et me suis formée pendant trois ans. Cela a été une véritable renaissance. Depuis, je suis photographe à mon compte entre Paris et Tanger.

portrait
© Nora Houguenade

2. Quand et pourquoi as-tu commencé la photographie ?

J’ai commencé la photographie à l’âge de treize ans lorsque je me suis offert mon premier appareil numérique compact acheté avec l’héritage de ma grand-mère. À l’époque, je photographiais pour le souvenir, il n’y avait pas encore de recherches de compositions. Je voulais immortaliser certains moments passés avec mes proches et j’avais cet appareil pratiquement tout le temps avec moi.

Le réel déclic a eu lieu un peu plus tard dans la salle d’attente d’un dentiste lorsque j’ai vu pour la première fois « Le Baiser » de Robert Doisneau. À ce moment là, j’ai su que je voulais faire de la photographie le centre de ma vie.

le baiser
© Robert Doisneau

Mes débuts en tant que photographe se sont déroulés au Maroc lorsque ma maman est retournée vivre à Tanger en 2006. J’avais alors dix-sept ans et me baladais appareil à la main. Je ne cessais de prendre des photos, j’étais comme en transe, éblouie par la lumière qui y régnait.

 

3. Qu’est-ce que tu aimes (et qu’est-ce que tu aimes moins) dans le métier de photographe ?

Pour moi il y a deux parties dans le métier de photographe : les projets artistiques réalisés de manière personnelle et les commandes professionnelles où l’on est plus technicien de l’image. Ce sont deux choses très différentes mais toutes deux indispensables car la première nourrit la créativité et permet d’avancer tandis que la seconde permet de vivre de ce métier. Toute la difficulté est d’arriver à combiner les deux.

Ce que j’aime le plus dans ce métier est d’immortaliser l’instant à travers de beaux visuels qui vont permettre aux gens de se souvenir d’une part, et de capter des émotions d’autre part. La photographie que j’aime et que je pratique transmet «l’instant de vie». J’observe avant tout, j’aime me fondre dans la masse, devenir invisible aux yeux des autres, c’est par ce biais que l’on décroche les meilleurs clichés. J’aime aussi le fait de ne jamais faire la même chose.

Ce que j’aime moins est lorsque les commandes professionnelles deviennent répétitives ou lorsqu’elles m’éloignent trop de ce que j’aurais envie de développer. Un cahier des charges trop lourd peut freiner ma créativité. J’ai besoin sans cesse de nouveautés et aussi de faire des projets qui ont du sens pour moi. Sinon, je dirais qu’un aspect difficile de ce métier est qu’il soit très physique : je porte constamment beaucoup de matériel et mon dos le ressent.

4.Quel(s) appareil(s) utilises-tu ? Quelle technique affectionnes-tu ?

J’utilise deux appareils numériques : le Nikon D750 et le D3S que je prends toujours avec moi au cas où l’un des deux me lâcherait sur un shooting. J’utilise également quatre objectifs que j’interchange selon le sujet. Je fais principalement de la photographie de reportage en extérieur car je ne suis pas très à l’aise avec le studio. En effet je trouve cela trop cloisonné et la lumière n’y est pas la même.

5. La danse tient une place centrale dans ton art illustrant de nombreux albums sur ton site. Penses-tu que sans ce long parcours personnel dans la danse ton œil aurait perçu les choses différemment ? Le fait d’être toi-même danseuse t’as t’il aidé à capturer ces moments de grâce et, si oui comment ?

Oui totalement. Déjà je pense qu’on photographie mieux ce que l’on connaît.
À propos de la danse, j’ai une sensibilité et une visualisation précise de cet art pour l’avoir longuement pratiqué, tout comme le piano. Ma connaissance du geste et mon oreille musicale me permettent d’anticiper les choses. Par exemple si je dois photographier un danseur en mouvement je vais pressentir le moment le plus opportun pour déclencher l’objectif.

Je vais traquer le moment qui fera ressurgir le plus d’émotions tel que je le ressens. « Quel mouvement retenir ? Qu’est ce qui va me toucher le plus en tant que spectatrice dans ce que le danseur va communiquer ? » sont les questions que je me pose à ce moment là.
J’anticipe l’intuition du danseur en quelque sorte mais je ne contrôle rien pour autant. C’est une vraie rencontre entre lui qui, exprime quelque chose avec son corps, et moi, qui vais ressentir et capter autre chose à travers mon appareil.

 

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6. Ton dernier album «Danse urbaine» est très fort visuellement. Les danseurs réalisent des figures et semblent pour la plupart en lévitation, ce qui donne un rendu presque surréaliste aux images. Prendre en photo de telles prouesses n’était-ce pas trop difficile ? J’imagine que vous avez du faire plusieurs prises et pourtant tout à l’air si spontané…

On était en effet beaucoup dans les sauts mais cela ne m’a pas posé problème techniquement parlant dans le sens où j’arrive à anticiper certains gestes notamment lorsqu’ils mes sont familiers comme c’est le cas avec la danse.

Pour cette série, je ne décidais de rien au préalable, ni des lieux ni des mouvements. Etant donné que je ne connaissais pas les danseurs je commençais par marcher avec eux dans Paris pour nous permettre de faire connaissance et instaurer un climat de confiance mutuelle. Puis, lorsque je repérais un endroit qui m’inspirais je m’arrêtais et leur demandais de danser librement, d’improviser.

Je marchais vraiment à l’instinct car la lumière change constamment à Paris or une ombre/un rayon de soleil sur le moment était susceptible de m’inspirer. Je n’avais pas envie de prévoir, je me laissais porter par ce qui m’entoure et par ce que je ressentais sur le moment. Je leur donnais juste quelques directions d’intentions, par exemple si l’on se trouvait face à un mur avec des lignes verticales je suggérais d’être dans la longueur pour faire écho à l’architecture etc.

 

7. La danse semble réunir tout ce que tu recherches (le mouvement, la musique, l’émotion, l’espace). Souhaites-tu que cela reste ton fil directeur, tel une marque de fabrique ?

Oui c’est vrai et la danse reste quelque chose qui me tient réellement à cœur. Je pense continuer à photographier cet art mais sous un angle différent où je m’attarderai plus sur la personne que sur le danseur. J’ai envie d’aller chercher l’humain derrière la danse en m’attardant sur un regard, une posture, un détail… Pourquoi pas aussi me pencher sur l’impact de la danse dans la vie des gens ? En fin de compte être plus dans le reportage et moins dans l’esthétisme. Aller au delà d’un type de photos très chiadées, très belles, mais qui ne vont pas vraiment en profondeur.

8. Hormis la danse quels sont tes sujets photos de prédilection pour le moment ? Et quels sont ceux que tu aimerais aborder dans le futur ?

Actuellement mes sujets de prédilection hormis la danse sont le reportage social, les portraits et les mariages. Ces derniers sont des témoignages d’émotions très riches. En effet, des préparatifs jusqu’à la cérémonie de mariage ce sont des moments forts où je capte beaucoup de choses aussi bien chez les mariés que parmi les invités, la famille, les amis… J’aime beaucoup l’envers du décor lors des préparatifs car à ce moment là on crée un vrai lien avec les personnes. Pour le coup, le domaine du mariage associe plutôt bien le côté artistique qui me plaît et le côté professionnel qui permet d’en vivre car cela fonctionne très bien : j’ai environ une dizaine de mariages par an.

 

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Concernant le portrait, j’ai envie d’utiliser la photo pour redonner confiance aux gens. J’ai d’ailleurs déjà commencé à le faire au sein du collectif Self Collective qui prône la confiance en soi des femmes à travers des stages. J’ai ainsi lancé avec ce collectif le projet Photoboost il y a six mois qui permet à certaines femmes de se reconnecter à leur image. Le but est de faire en sorte qu’elles se trouvent belles et qu’elles (re)prennent confiance en elles.

Comme pour ma série «Danse urbaine», cela commence par une balade dans Paris ou autour d’un café pour échanger avec la femme que j’ai en face de moi et instaurer un climat de confiance qui va être essentiel pour le shooting afin qu’elle se sente à l’aise. Ce sont des sessions assez intenses ou j’ai vu certaines femmes émue aux larmes au moment de se (re)découvrir en photo. Le projet n’est pas encore bien défini mais il prendra sans doute la forme de séance individuelles de particuliers soit dans le cadre de ce collectif soit en dehors avec moi.

 

Un autre domaine que j’aimerais développer dans le futur est la photographie sociale à travers le reportage. Je l’ai déjà abordé en 2016 à Tanger à l’occasion d’un projet photo pour le centenaire du lycée Regnault. J’avais carte blanche pendant une semaine dans ce collège/lycée qui -pour l’anecdote- fut le lieu où ma mère a fait sa scolarité il y a quarante ans !
J’ai adoré faire ce reportage car j’étais au plus proche des enfants/adolescents. Au début, ils me scrutaient et à la fin de la semaine ils avaient oublié ma présence ; c’est là où l’on capte les meilleurs choses. J’aimerais refaire des sujets comme celui ci. Des moments de vie.

 

J’ai également réalisé un reportage à la Philarmonie avec des enfants. Chacun de ces projets était extrêmement nourrissant ; les enfants sont si expressifs !

9. On voit dans tes photos un rapport particulier à l’espace et l’architecture. Penses-tu qu’il s’agit de quelque chose qui t’ait été transmis par tes parents tous deux architectes ?

Oui indéniablement, je les ai vu beaucoup dessiner à la maison donc cela m’a influencé. J’ai commencé par un parcours scientifique, j’adore les mathématiques et j’ai l’esprit très carré ce qui peut apparaître comme paradoxal vu la sensibilité extrême que je peux avoir par ailleurs.

(Je place ici une série de photos repérées parmi les albums de Nora où je trouve son regard face à l’espace et à l’architecture très intéressant)

 

Cette série de photos a été réalisée en 2011 dans le cadre de mon diplôme de fin d’étude, il a été présenté à un jury. Je pense que se sont les images qui me tiennent le plus à coeur. J’en ai fait une exposition en 2017 à We Art From Paris dont voici le descriptif :

Texte

10. As-tu des sources d’inspiration majeures qui nourrissent ton travail (art, photo, design etc.) ? Et as-tu des artistes de références ?

Pour moi la vie est source d’inspiration. Tout est susceptible de m’inspirer : un passant, un livre, une plante… Après, si je devais citer une source d’inspiration majeure alors je dirais la photographie issue du courant humaniste. J’adore les compositions en noir & blanc d’artistes tel que Henri Cartier Bresson, Robert Doisneau, Robert Cappa, Elliot Erwitt. Je suis également sensible aux photos légèrement floutées de Sarah Moon. Et je suis évidemment fan des oeuvres de Gérard Uféras et d’Edgar Degas sur les danseuses observées depuis les coulisses des opéras.

 

11. En parcourant ton site, j’ai été émue par une jolie petite vidéo intitulée « Passages » que tu as réalisée en 2011 avec ton frère montrant les ruelles de Tanger. On y sent des années de vécu, de souvenirs, la volonté de dévoiler un côté vibrant de cette ville et, en même temps, tout cela est filmé dans la retenue, tout en douceur. As-tu déjà pensé à passer derrière la caméra pour réaliser des courts métrages ?

J’ai réalisé cette vidéo dans le cadre de mon projet de diplôme en 2011 et j’ai tout de suite pensé à ce sujet là et à le faire avec mon frère à la fois parce qu’on a grandi dans ces lieux et parce qu’il est réalisateur. On a vraiment pensé ce projet à deux et il a composé la bande musicale à la guitare à ma demande (il est musicien également).

 

La vidéo va crescendo : au début on voit peu de monde et les images sont fixes puis, au fur et à mesure, il y a de plus en plus de monde et le rythme de la musique s’accélère. Au final c’est l’agitation dans le zouk. La porte donnant sur la mer est le lien tout au long de la vidéo, comme un point de rencontre, elle accueille de plus en plus de personnes.
Le but était d’évoquer l’émulsion de la ville.
Pour autant je ne pense pas m’orienter un jour vers la réalisation de courts métrages car mon frère étant déjà dans cette voie je l’identifie comme étant son espace à lui.

12. Parmi toutes tes photographies laquelle préfères-tu et pourquoi ?

Je dirai une des première photo que j’ai faite au Maroc lorsque j’avais dix-sept ans. Il s’agit de deux enfants de dos qui marchent bras dessus, bras dessous dans une ruelle.
J’aime beaucoup cette photo car elle m’émeut énormément alors qu’elle a été prise de manière totalement spontanée et irréfléchie puisqu’à l’époque je n’étais pas encore formée. Mon œil n’avait pas encore été «formaté».

Photo préféré - Tanger 2006_03
© Nora Houguenade

13. Comment définirais-tu ton style (de photos) ?

Je dirai humaniste car l’humain est ce qui m’intéresse le plus.

14. Y a t-il un message que tu souhaites faire passer à travers ton art ?­­

Pas spécialement. Prendre une photo pour moi c’est capter le moment qui combine émotion, graphisme et regard ; le moment où je ressens l’effervescence d’un instant qui m’échappe et que je peux non seulement immortaliser mais aussi partager à travers ma sensibilité. À partir du moment où je touche les gens d’une manière ou d’une autre et/où je transmets des émottions, j’ai réussi ma mission.

15. Quels sont tes projets à venir ? As-tu des envies ou ambitions particulières ?

J’aimerais continuer de développer le projet Photoboost pour redonner confiance aux femmes. Sinon après avoir réalisé beaucoup de projets pour les autres dernièrement j’aimerais faire une pause et explorer. J’ai besoin de revenir à des choses qui me touchent et d’aller creuser de nouveaux univers en toute liberté sans aucune contraintes. J’ai soif de nouvelles choses. C’est dans ce but que je retourne au Maroc ce mois de mai pour participer au festival photos de Tanger. J’y vais avec beaucoup de curiosité pour découvrir des photographes maghrébins.

J’ai aussi envie de faire un projet pour moi qui soit lié à une cause humanitaire. J’espère d’ici la fin de l’année pouvoir faire un voyage dans ce cadre là. Je suis en train de réfléchir à l’association à contacter.  J’aimerais me rapprocher d’une cause qui me parle, probablement l’enfance ou l’éducation. «De quoi ai-je envie de témoigner aujourd’hui sans sujet imposé ?» est la question que je me pose en tant que photographe et qui me permet d’avancer dans mon travail.

Portrait chinois

Et si tu étais un(e)…
Couleur : 
violet
Matière : 
la soie
Métal : l’argent
Pierre : de lune
Odeur : la mer
Bruit : de la pluie
Plat : île flottante
Goût : salé
Fruit : la mûre
Saison : l’automne
Fleur : une rose blanche
Animal : la coccinelle
Paysage : les montagnes de Chefchaouen
Pays : le Maroc
Ville : Séville
Sport : la danse
Livre : L’alchimiste
Poème : « Demain, dès l’aube » Victor Hugo
Tableau : les nénuphars de Monet
Style de Musique : Soul
Film : « Orgueil et Préjugés » de Joe Wright
Personnage : Mary-Poppins
Photographie : « Le Baiser » de Robert Doisneau
Courant artistique : Humaniste
Révolution (culturelle/sociale/historique) : une révolution pour la paix (le mouvement de Gandhi par exemple)
Époque : Le XIXème siècle
Allure : l’élégance d’Audrey Hepburn
Pouvoir : 
se téléporter
Qualité : la douceur
Défaut : la naïveté
Expression : 
 « Sourie à la vie et la vie te sourira. »
Mot : 
Lumière
Citation : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que l’on n’ose pas, c’est parce que l’on ose pas qu’elles sont difficiles. » Sénèque


« Lumière » est le mot choisi par Nora, et cela lui sied bien. Déjà parce que c’est le sens de son prénom (Nour en arabe), mais aussi parce qu’il se dégage de cette jeune femme, à l’élocution douce et posée, quelque chose de résolument lumineux et positif. Danseuse, musicienne, photographe, humaniste… avec Nora tous les sens sont mis en éveil et les émotions au rendez-vous.

À l’issue de cet échange, je comprends que la spontanéité qui m’a saisit dans ses photos provient de cet instinct avec lequel elle travaille. Savoir parfois mettre de côté la technique pour être dans l’instant, se laisser porter pas son intuition, ne pas s’enfermer dans un style, rester perméable à ce qui nous entoure… Tout cela est rendu possible grâce à l’extrême sensibilité de la personne avec qui je viens d’échanger pendant près de 2h qui ont filé, entre éclats de rires et évocation de souvenirs.
Je souhaite à Nora plein de belles rencontres humaines, de projets et de voyages à venir pour explorer de nouveaux horizons comme elle l’espère, pour être émue et continuer à émouvoir…

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