Albert Besnard : du réalisme aux libertés de l’ailleurs, un voyage de toute beauté

Par une froide après-midi de janvier me voici sur les traces de «L’impertinent absolu», mais il y avait tant de monde qu’il me fut impossible de me projeter dans l’univers du célèbre dandy. En me baladant au coeur de ce Petit Palais que j’aime tant je suis alors tombée sur une rétrospective consacrée à Albert Besnard (1849-1934). De lui, je connaissais les splendides plafonds de la comédie Française et du vestibule d’entrée du Petit Palais, c’est à peu près tout. Il fut en effet un peintre décorateur majeur du Paris de la belle époque. Mais pas seulement…

Une palette sous influences

Albert Besnard fut d’abord un peintre réaliste à l’image du Portrait de Jeanne George (1874) réalisé l’année où il remporta le Grand Prix de Rome.

Néanmoins, l’influence de la peinture préraphaélite lors d’un séjour à Londres fait rapidement évoluer son style. Sa palette se fait alors plus vive, plus flamboyante.
Une palette qui ne tarda pas à faire scandale avec le Portrait de Madame Roger Jourdain (1886) à cause de ses contrastes colorés jugés trop violents. Le visage apparaissant presque jaune -dû à la lumière du moment- n’est en effet pas du goût de l’époque. Malgré cela, il devint un portraitiste en vogue qui représenta de nombreuses personnalités du monde littéraire et artistique de l’époque.

Pour ma part, ce qui retient mon attention dans le Portrait de Madame Jourdain ce n’est pas tant la couleur de son visage que les plis satinés de sa robe, si réels dans ces infinies nuances de blanc qu’ils semblent presque se détacher du tableau.
Cela me fait penser à Promenade au bord de la mer du peintre luministe Joaquin Sorolla (1863-1923) dont une rétrospective fut également organisée au Petit palais il y a 10 ans. Bien que profondément différents de par leurs contextes, il y a quelque chose de commun entre ces deux peintres dans cette capacité à maîtriser le blanc et à jouer avec la lumière.

La lumière semble également jaillir par multiples touches du Portrait de Madame Pillet-Will (1900). Sa robe «écaillée d’argent», véritable fourreau de sirène, lui vole pratiquement la vedette.

Lumière brûlante enfin avec le Portrait de Jeanne Bardet (1894) où une cascade de drapés jaune-orangé n’en finit pas de réchauffer le tableau de flammes vibrantes.

Ce traitement subtil de la couleur pour représenter les étoffes de ces dames ne pouvait que séduire la passionnée de textile que je suis.

Célébrer la beauté féminine

Qu’il s’agisse de portraits mondains ou intimes, Besnard célèbre la beauté féminine.
C’est avec la technique du pastel qu’il excelle à révéler la sensualité de ses sujets. Celui qui fut président de la société française des pastellistes de 1908 à 1913 à réalisé de nombreux portraits et nus avec ce médium approfondissant ainsi ses recherches colorées.

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Baigneuse (1888) pastel sur papier gris, 73,2 x 40,2 cm.

La Baigneuse (1888) illustre bien la virtuosité du pastelliste.
En effet, parmi les sujets colorés les plus délicats à représenter figurent certainement le blanc et l’eau. Le blanc, Besnard nous en a fait la démonstration avec le Portrait de Madame Roger Jourdain (1886). Et voici l’eau, représentée simplement par quelques lignes fluides.

Ce tableau a quelque chose de mystérieux à commencer par cette baigneuse mélancolique donc l’identité demeure incertaine. Puis il y a cette palette de couleurs plutôt inhabituelles. Cette coulée d’or reflète t-elle un coucher de soleil se révélant dans une rivière ou bien une identité symboliste affirmée ? Et que dire enfin de cette ambiance vaporeuse. Cette jolie baigneuse rêvant n’a t-elle pas seulement été rêvée ?
Dans tous les cas, il émane de ce tableau une extrême douceur où l’eau enveloppe et caresse la jeune femme de ses rayons lumineux pour mieux la sublimer.


Entre féerie et noirceur

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Féerie intime (1901) huile sur toile, 146 x 155 cm.

Besnard n’a pas seulement révélé la beauté féminine dans tout ce qu’elle a de merveilleux comme en témoigne féerie Intime (1901) qui laisse percevoir une autre facette du peintre.
Voici un clair-obscur saisissant où la cuisse d’albâtre de la belle alanguie se démarque du reste du tableau à moitié plongé dans l’obscurité. À la beauté féminine se mêle ici une part d’ombre. Une beauté entre opacité et lumière.

On remarque toujours cette prouesse à peindre les somptueuses toilettes et bijoux qui participent à cette féerie intime révélée aux yeux de tous.

Décorateur, peintre, pastelliste, mais aussi graveur. La gravure lui permit de traiter des sujets plus sombres parfois témoins de ses angoisses. Ainsi, la série de 12 planches gravées à l’eau forte intitulée La Femme (1885) offre une vision résolument pessimiste du cycle féminin, de la naissance à la mort. Une Mort qui va jusqu’à devenir le sujet principal d’une autre série de planches intitulée Elle (1900).

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L’Enivrement des roses (1899). Huile sur toile.

Ce thème angoissant se retrouve aussi de manière plus implicite à travers d’autres œuvres. En effet, L’enivrement des roses (1889) par exemple peut être vu comme une allégorie de l’odorat mais aussi de la finitude humaine : les roses évoquent la beauté éphémère, le temps qui passe. Après l’éclatante floraison vient l’inévitable pourriture.

La beauté face à l’épreuve du temps, un sujet récemment abordé par le réalisateur Nicolas Winding Refn. «Vous n’aurez jamais la beauté et la longévité. Mais si vous le voulez absolument on bascule dans l’horreur.» témoigne t-il à propos de son film The Neon Demon (2016).

Albert Besnard peintre de la beauté féminine, luministe avant-garde mais aussi graveur de la noirceur humaine donc. Comme si l’un ne pouvait s’envisager sans l’autre. De quoi faire un parallèle avec une citation de Jean Michel Othoniel dans le cadre de son exposition My Way (2011) au centre Pompidou : «La beauté n’existe pas sans sa part d’ombre. Si on veut parler du beau il faut aussi parler du grotesque, des monstres, de la violence.»

Les libertés de l’ailleurs

La palette flamboyante de Besnard se révèle à son apogée dans les années 1910 suite à ses voyages en Espagne, au Maroc en Algérie et en Inde.
La féerie orientale apparaît à travers des tons réchauffés à l’image de ces Femme de Madura qui débordent de sensualité avec leurs peaux mordorées. La couleur éclate avec enthousiasme sur des toiles où styles réaliste et symboliste se mêlent d’une manière totalement libérée.

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De ses voyages il ramène notamment L’Algérienne (1893) et La Favorite (1892), figures mystérieuses, délicieusement envoûtantes, exprimant les goûts et les richesses de l’ailleurs.

Je vais là-bas pour être un autre homme […] parmi les hommes autres.» écrit le désormais directeur de la Villa Médicis dans son récit de voyage L’Homme en rose ou l’Inde couleur de sang en 1913.


Merci Mr Besnard pour cette véritable invitation au voyage là où «tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.» Comme il est étonnant que votre nom ne soit pas plus souvent évoqué dans l’histoire de la peinture française !

Brooklyn Rive Gauche

Votre plan pour New York vire au casse tête chinois ? Le long courrier attendra car pour l’heure Brooklyn vient à vous et installe ses quartiers au Bon Marché.
Après le Brésil et le Japon, c’est en effet au cœur de la grosse pomme que nous embarque le grand magasin qui s’est habillé de briques rouges pour l’occasion.
La crème des créateurs de Red Hook, Sunset Park, Greenpoint et Williamsburg y est actuellement présente à travers des produits mode, beauté, maison sans oublier l’épicerie, le tout dans un esprit home made, écolo et healthy. Repérages.

  • Mode

3 coups de coeur
> les bijoux géométriques et délicats d’Odette,
> les pins color pop de Greenwich Letterpress,
> la lingerie espiègle de Morgan Lane.

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  1. Bracelet Starta Odette New York
  2. Collier bracelet pendentif Flèche Catbird
  3. Pochette Bee Happy, Seltzer Goods
  4. Sweat Joe Cool Kinfolk
  5. Richelieu Cocacolo Dieppa Restrepo
  6. Pins Greenwich Letterpress
  7. Cabas Baggu
  • Beauté

3 coups de coeur
> le design vintage des baumes Rosebud,
> la crème voluptueusement fouettée de Khiel’s
> les messages efficaces de Plant : « Wake up », « Be well », « Get Happy »… de quoi se lever du bon pied !

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  1. Baume Brambleberry Rosebud
  2. Tonique visage SW Basics
  3. Savon liquide naturel à la rose Dr Bronner’s
  4. Savon Aigue-Marine Pelle Design
  5. Gommage pour le corps à l’amande Soap Walla
  6. Crème de corps fouettée Kiehl’s x Stephen Power
  7. Gel douche Get Happy Plant
  • Maison

3 coups de coeur
> la sélection de cartes postales aux illustrations décalées,
> les adorables peluches d’Hazel Village
> le papier peint Green Leaf de Chasing Paper que l’on assorti à son dressing tropical.

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  1. Livre Basquiat chez Flammarion
  2. Pochette peinture M.Carter
  3. Bougie Mason Jar cèdre et vanille Brooklyn Candle Studio
  4. Papier peint Green Leaf Chasing Paper
  5. Oreiller brodé Coral and Tusk
  6. Peluche chouette Hazel Village
  7. Torchon Jelly and Cake Claudia Pearson
  8. Carafe à lait Home Essentials
  9. Dessous de verre Panther Wolfum
  10. Bocal Ball Heritage Ball Mason
  11. Planche à découper Flèche Noble Goods
  • épicerie

3 coups de coeur
> la sélection pointue de produits typiques,
> l’espace café dans un style de loft new yorkais,
> le bar à pop corn à l’entrée de la grande épicerie.
Même la carte des restaurants et la pâtisserie du magasin se sont mis au goût du jour.

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  1. Granola chocolat noir & noix de coco Early Bird Granola
  2. Pop corn BjornQorn
  3. Chocolat noir aux noisettes Le chocolat des Français
  4. Boisson grenade et hibiscus Bruce Cost Ginger Ale
  5. Pickles De NYC Brooklyn Brine
  6. Chwing gum au gingembre, Simple Gum
  7. Livre de recettes Les délicieuses Pies des soeurs Elsen 

Enfin, on termine par un petit tour au Brooklyn Amusement Park, régressif à souhait.

Nous voilà ravitaillés, de quoi tenir jusqu’à la prochaine expédition – la vraie cette fois.

Beautés tatouées

Si vous n’avez pas encore vu « Tatoueurs, Tatoués » courez-y ! Il ne vous reste en effet plus que deux semaines pour visiter cette somptueuse exposition, probablement la plus importante qui n’ait jamais été faite sur le tatouage. On y découvre les différentes origines, techniques, modes de vie et sens liés au tatouage selon les époques et populations à travers les quatre continents.

Le tatouage séduit, qu’il soit permanent ou pas. En effet, impossible de passer à côté de la tendance des tatouages éphémères particulièrement vus cet été.

De nombreuses marques de bijoux et d’accessoires surfent sur cette tendance en proposant des tatouages en éditions limitées tandis que d’autres se sont carrément spécialisées dans les bijoux éphémères, version or ou argent. Idéal pour sublimer sa peau encore bronzée au retour d’une destination ensoleillée ou pour faire sensation le temps d’une soirée.

Inspiration

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Sélection

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