Cocorico ! C’était il y a un mois pile poil, un vent d’euphorie soufflait sur la France fière et heureuse d’un nouveau titre fraichement récolté.
Une coupe du monde en main, une deuxième étoile au tableau et hop, c’est tout le pays qui passe sous filtre frenchy drapé des fameuses couleurs tricolores de la tête au pieds.
Que l’on soit fan de football ou non, il faut avouer que c’est le meilleur prétexte l’occasion rêvée de mettre à jour son dressing pour être dans l’air du temps – d’autant plus que « le règne » va durer quatre ans. C’est long quatre ans. Voici donc quelques inspirations et une petite sélection de looks journée / soirée avec tous les détails du shopping.
Le défilé bleu blanc rouge ? C’est parti !
Moodboards
Trouver l’inspiration bleu blanc rouge c’est d’abord revisiter quelques codes (et clichés) de notre belle patrie avec la capitale en ligne de mire…
L’élégance jalousée de la parisienne -ce petit je ne sais quoi vous savez- le made in France, l’artisanat, les carrés en soie, les pois, le coq, les rayures, le rouge à lèvres, le jean boyfriend, les espadrilles, le panier-cabas, la baguette, le vin…
… les paillettes, Disneyland, les cabarets, le Crazy Horse, le glamour, l’amour, la Haute Couture, l’art moderne, les défilés, les créateurs, le savoir-faire, la beauté, l’exception, le luxe…
… les librairies, les carnets Moleskine, les rubans, les paillettes, l’art, les brasseries, les cafés, le minimalisme, le chic-décontraté, les basiques, la marinère, le béret… et tant d’autres…
Pour se rendre à un vernissage, dîner sur une péniche et/ou aller danser sur les quais rive gauche on a repéré (de gauche à droite) :
1 – Béret Top Shop
2 – Top ajouré Zara
3 – Jupe fendue H&M
4 – Escarpins Mellow Yellow
5 – Collier gri gri Bala Boosté
6 – Bracelet manchette Agatha
7 – Mini sac Lacoste
8 – Combinaison pantalon New Look
9 – Sandales à talons Repetto
10 – Veste en cuir style bombers Comptoir des Cotonniers
11 – Carré en soie Hermès
Le + : la combinaison ou LA pièce forte du moment. Pour sortir le soir on préfèrera une combinaison pantalon plus chic qu’une combi-short.
Bonus
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Allez-vous craquer pour le body « Blue velvet » en velours bleu nuit Noo, le sweat imprimé « Paris » & other Stories ou encore la bague « Lips » de Delfina Delettrez ?
Désormais la balle est dans votre camp…
Ce fut l’invité surprise sur les défilés printemps-été 2016, délicatement déposé en dégradé de nuances chlorophylle sur les paupières. Un petit caprice haute couture qui ne manqua pas d’entraîner au passage une déferlante de teintes sapin, menthe, olive, pomme, basilic, émeraude, matcha ou encore wasabi dans les univers de la cosmétique, de la décoration ou de l’alimentation. Aux prémices de 2016, il n’existe pas un secteur que le vert n’ait pas déjà conquis. Petit flashback sur une couleur qui fascine autant qu’elle révulse.
Une couleur ambivalente
Si le bleu apparaît avec une certaine constance comme la couleur préférée des français le vert, lui, divise. Il faut dire que culturellement parlant, c’est une couleur ambivalente : il peut aussi bien faire référence à la vie, à la chance et à l’espérance comme au poison, à la maladie ou au malheur.
Parce que cette couleur est restée la plus instable chimiquement pendant des siècles en Europe -les peintres et teinturiers n’arrivaient pas à la fixer- elle est associée à ce qui est changeant et éphémère : l’amour, la chance, la fortune. C’est la couleur de l’indécision mais aussi du destin. Ainsi les tables de billards et autres tapis de jeux, là où l’on s’en remet au hasard, sont verts ce depuis le XVIème siècle.
Qu’il s’agisse de l’herbe du pré, de la feutrine des tables de roulette ou de bridge, de la pelouse des terrains de football ou de rugby, du bois des tables de ping-pong, la surface où se joue le destin des compétiteurs est associée à la couleur verte. Avec le vert, « les jeux sont faits ». Les couleurs de nos souvenirs, Michel Pastoureau.
D’une couleur maudite…
Le vert est la couleur évoquant le plus grand nombre de superstitions en Europe. La plus connue remonte au XVIIème siècle, il s’agit de la crainte du vert au théâtre. Tout cela s’explique par une histoire de teinture. En effet, à l’époque comme on ne maîtrisait pas encore la synthèse du bleu et du jaune, le vert était obtenu par des colorants végétaux et restait toujours pâle. Pour obtenir un vert franc, des comédiens étrangers eurent l’idée d’utiliser le vert-de-gris, un pigment particulièrement toxique dont se servaient les peintres. Résultat, plusieurs comédiens moururent empoisonnés sans que le lien soit fait avec le dangereux pigment. Le vert devint alors synonyme de malédiction et fut peu à peu banni des théâtres.
Longtemps associée au Diable et à ses créatures, cette couleur est restée liée à la magie, aux êtres étranges et fantastiques : fées, lutins, génies…
Dans le secteur du prêt-à-porter on constate que le vert se vend difficilement en raison de ces vieilles croyances. Idem dans le secteur de la joaillerie où les émeraudes se font rares.
… vers une couleur salvatrice ?
Ce n’est qu’au cours du XIXème siècle que le vert est devenu la couleur de la nature puis celle de la santé et de l’hygiène.
Aujourd’hui, il est associé à la nature, à l’agriculture biologique, à l’écologie “les verts”, au recyclage, à la santé (les croix des pharmacies vertes depuis 1880), à la phytothérapie, à la beauté (des jus détox aux régimes vegan en passant par le packaging des crèmes minceur).
D’un breuvage poison, le vert semble devenu symbole de potion magique, en témoigne le succès actuel des green smoothies aux multiples vertus.
“Autrefois délaissé, rejeté, mal aimé, le vert est devenu une couleur messianique.” Vert, histoire d’une couleur. Il va sauver le monde. Michel Pastoureau
Il se peut que le vert soit en passe de sauver la planète. Il se peut également qu’il soit juste élu couleur de l’année 2016 avant de devenir terriblement « has been » et « boring ». Ce qui est certain, c’est qu’il continuera de ne pas laisser indifférent, en vert et contre tout.
Moodboard d’inspiration
Mode
Version Journée
Pull H&M
Baskets Air Max Nike
BO BalaBoosté
Pantalon H&M
Manteau Sandro
Broche Macon & Lesquoy
Sac Messenger APC
Version Soirée
Robe longue & Other Stories
Robe courte Sandro
Sandales Michel Vivien
Bague Pascale Monvoisin
Bracelet Naomi Agatha
Manteau poilu Monoprix
Pochette bijoux Sestra
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Top épaules nues H&M
Robe patineuse Zara
Robe imprimée Carine Roitfeld pour Uniqlo
Jupe Sandro
Veste bi-matière Le Mont Saint Michel
Bomber en satin H&M
Lingerie Huit
Ballerines Repetto
Bottines Michel Vivien
Baskets Esplar Veja
Sac Wyoming Palmeral Eastpak
Sac cartable Topshop
Pochette Bimba y Lola
Pochette United Colors of Benetton
Porte-monnaie Tipthara
Montre Polar A360
Beauté
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Douche exfoliante à la menthe Kneipp
Galet de bain effervescent à l’épicéa Kneipp
Coffret verveine-agrumes Jeanne Arthes
Mousse de douche Tai Chi Rituals
Gel douche & bain moussant au Kiwi Energie Fruit
Après-shampoing à la verveine L’occitane
Beurre corporel au thé vert The Body Shop
Coffret pour les mains Maroccan Tea & Other Stories
Brume Yin Rituals
Masque gel détoxifiant au concombre Peter Thomas Roth
Masque microfibre hydratant Qiriness
Sérum visage La Rivière
Eau de soin énergisante Payot
Parfum Chance l’eau fraîche Chanel
Eau de toilette Un jardin sur le toit Hermès
Le parfum L’Eau Couture Elie Saab
Eau de parfum Décadence Marc Jacobs
Fard à paupières irisé Vert prairie Make up forever
Crayon fard à paupières waterproof Metallic golden kaki Make up forever
Ombre à paupières Vert scintillant Etam
Vernis gris-vert Essie
Vernis Brazil collection OPI
Vernis bio vert Hope Kurebazaar
Conseils Beauté
Selon sa carnation
Le maquillage vert convient à tous les types de peaux il suffit de choisir la bonne nuance selon sa carnation. > Peaux claires : préfèrent les verts froids aux reflets bleutés (émeraude, sapin, menthe à l’eau, mousse, céladon, vert-de-gris..) dans des teintes claires ou foncées. > Peaux mates : peuvent se permettre les verts chauds comme froids, dans des teintes de préférence soutenues. > Peaux foncées : font ressortir à merveille les verts chauds aux reflets dorés (pomme granny, anis, pistache, olive, kaki…) dans des teintes plutôt claires.
Feu vert sur les paupières
Il existe plusieurs techniques pour appliquer son vert : à l’eyeliner, au pinceau.. tout dépend de la matière utilisée et de l’effet voulu. Voici plusieurs rendus du plus discret au plus osé :
En trait fin sous les cils inférieurs,
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En trait épais et graphique sur la paupière supérieure,
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En épaisse couche sur toute la paupière mobile,
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En halo diffus et dégradé tout autour de l’oeil.
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NB : Attention tout de même à ne pas se transformer en sosie de Poison Ivy !
Les bonnes associations de couleurs
Certaines couleurs se marient à merveille avec le vert. Voici quelques idées d’associations :
Vert clair/foncé + bleu foncé,
Vert clair/foncé + or,
Vert clair/foncé + bleu foncé + taupe,
Vert foncé + violet,
Vert foncé + bleu + violet dans un dégradé de couleurs mordorées type bronze ou cuivre. Effet scarabée garanti !
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Décoration
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Coffret d’assiettes à desserts Deshoulières
Tasses à café et soucoupes Deshoulières
Théière Kusa Iro en fonte verte Nature & Découverte
Verrine Coming B
Bol Vert Oribe The Oriental Shop
Vase Rifton Kavehome
Vase Scarabée Moustache
Vase Cactus AM.PM
Bougie Amande Jolie La Française
Bougie Herbes Fraîches La Belle Mèche
Bougie parfumée H&M
Coffret d’encens parfumé Thé après l’orage Mariages Frères
Brume d’oreiller au jasmin Au pays de la fleur d’oranger
Coussin Kota par Iosis pour Yves Delorme
Fauteuil à accoudoirs William AM.PM
Guirlande Papier vert Sky Lantern
Trophée cerf Copilot Miho
Étagère Elipse Kavehome
Horloge murale Boconcept
Table basse Normann Copenhagen
Vide poche La Chance
Lampe de table Transloetj Fatboy
Le livre des Palmiers chez Fleux
Livre Indoor Green : living with plants MrKitly
Cactus de Pâques Truffaut
Arbre de Jade Paris-Bonsaï
Gland de clé Zara Home
Alimentation
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Bûchette de saumon fumé et chèvre frais aux baies roses Fauchon
Pesto à la génoise La Favorita
Moutarde Basilic Maille
Wasabi en tube Yamachu
Cardamone verte Hediard
Sel fumé Terre Exotique
Herbes à salade Bio Truffaut
Spray huile d’olive extra Bio Truffaut
Cornichons aigre-doux Bio La Vie Claire
Câpres au sel marin La Nicchia
Haricots mungo dit « soja vert » Naturalia
Graines de courge Markal
Pâtisserie Le Fruithé thé Matcha et framboise Eugène Paris
Sorbet à la poire Picard
Grand macaron à la pistache La Grande Epicerie de Paris
Madeleines à la pistache Le Petit Colibri
Cookie Matcha Blanc Jean Hwang Carrant
Purée de pistache Jean Hervé
Thé noir yuzu, pétales de rose et note de guimauve Happy Tea Mariages frères
Éloigner le mauvais sort. Il ne s’agit pas seulement d’un clin d’œil aux (tristes) actualités mais de la prolongation et de l’affirmation d’une tendance mode apparue il y a deux ans déjà. Rappelez-vous, défilé Kenzo Automne-Hiver 2013-2014 : des yeux noirs et blancs, en motif placé/oversize ou en all over sont LA signature de la collection. Une tendance qui tape visiblement dans l’œil d’autres maisons qui s’en emparent rapidement.
Dès lors, l’œil se décline version haute couture sous forme de pastilles brodées chez Givenchy, version Twilight revisité avec des imprimés oeil de loup (garou ?) chez Felipe Oliviera Batista, version bijoux art déco chez Paule Ka et Delfina Delettrez , version espiègle sur des slippers chez Dior et Apologie… Du pain béni pour les fashionistas qui adoptent ce motif pour twister leur look.
Et aujourd’hui ? Ça continue à travers des collab telles que « Majestic Filatures x André » qui décline l’imprimé oeil sur des t-shirt et des sweats mais aussi avec des créations de blogueuses (Chiarra Ferragni en tête). Impossible donc d’échapper à ces Big Eyes un brin inquisiteurs qui nous fixent sous forme de bijoux, de pochettes…
Focus sur une tendance mode qui nous fait clairement de l’oeil.
Inspiration
Origines et symboliques
Pour sa collection Automne-Hiver 2014, Kenzo s’est inspiré des yeux des temples Hindous synonymes de protection.
A l’origine, l’œil est le symbole du divin. L’œil de la providence, ou « œil omniscient », est caractérisé par un œil placé à l’intérieur ou en dessous d’un triangle figurant la Trinité et entouré de rayons de lumière. Il incarnerait l’œil de Dieu surveillant l’humanité et à qui rien n’échappe.
On retrouve cette interprétation dans la mythologie égyptienne avec l’œil d’Oudjat soit l’œil gauche du Dieu faucon Horus. Cet œil est associé à la lune et aux offrandes funéraires. La lune qui se regénère sans cesse à travers ses phases est en effet l’espoir d’une possible renaissance pour les défunts égyptiens. L’œil d’Horus symbolise bonne santé, protection et fécondité.
Le mauvais œil à l’inverse renverrait au pouvoir supposé malveillant du regard de certaines personnes. Croiser ce regard jaloux provoquerait le malheur. Porter amulettes, gris-gris et autres talismans souvent représentés sous forme d’œil, de lune, de scarabée et de corne permettrait de s’en protéger.
Dans la mythologie grecque les cyclopes pourvus d’un seul œil et donc d’une perception diminuée apparaissent comme des monstruosités vouées à l’impulsivité.
Le troisième œil en revanche serait reflet de sagesse. Chez les Hindous, Shiva possède trois yeux : un œil solaire, l’autre lunaire -comme Horus– et en plus un troisième œil au milieu du front représentant la connaissance spirituelle, la clairvoyance et l’intuition. On parle également de l’oeil d’Ajna, lié au mental, dont les facultés seraient améliorées par la méditation qui favorise le discernement et le détachement.
Shopping Mode
Pochette The Whitepepper
T-shirt Majestic Filatures x André
Pochette Charlotte Olympia
Porte-clés Essentiel Antwerp
Slippers Chiara Ferragni
Pochette Yazbukey
Slippers Apologie
Shopping Bijoux
BO Delfina Delettrez
Bague Thomas Sabo
Collier Joseph
BO H&M
Bracelet b-tal jewellery
Bague Tatty Devine
Bague Third eye
Pour chasser les mauvais esprits on peut aussi se parer de jolis gris-gris porte-bonheur sous forme de bracelets brésilien, scarabée, corne, croissant de lune, attrape-rêve indien… A moins que vous ne préfériez croire en votre bonne étoile.
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Bague Scarabée Rita & Zia
Bague Petite Lune et Bracelet Dream Catcher Caroline Najman
Bague Aimée Monsieur
BO Ozalée Satellite
BO Youh Youh Bijoux
BO Short feather Bimba y Lola
BO Dream Stalactite
Bracelet Sylvia Toledano
Bracelet et Collier Etoile Agatha
Bracelet Beth Turquoise Pascale Monvoisin
Bracelet Scaramouche Gas Bijoux
Lien avec Scarabée en céramique Ginette NY
Manchette de bracelets brésiliens Pink Lucky Hipanema
Colliers H&M
Colliers et bagues H&M
Collier Bimba y Lola
Tour de cou Takayama baby corne Aurélie Bidermann
Collier Formentera Goutte L’Atelier Clandestin
Pendentif Marabout Medecine douce
Collier Pearl Star et Bague Pearl Luna Pamela Love
Contrairement à ce que l’on pourrait penser -« c’est too much », « ça va jurer »- ce duo fonctionne en effet très bien et a déjà fait de nombreuses adeptes du côté des fashionistas défilant dans la rue comme des stars défilant sur les tapis rouges. Audrey Tautou, Kate Winslet, Elizabeth Hurley, Malin Akerman ou encore Olivia Palermo -entre autres- n’ont pas eu peur de ce color block électrique. Quant à la créatrice espagnole Agatha Ruiz de la Prada, elle a choisi ce duo en total look du sol au plafond pour sa boutique à Madrid.
Côté make-up la couleur fuchsia, définie comme un « violet rougeâtre » dans Le Répertoire des couleurs de la Société des chrysanthémistes (1905), s’est régulièrement invitée sur les défilés ces dernières années. On l’a vu détournée, en aplat sur les paupières plutôt que sur les lèvres, et en halo diffus sur les tempes notamment. Elle a également plus récemment envahi le secteur de la beauté et de la parfumerie.
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Le rose est une couleur plus complexe qu’elle n’y paraît car ambivalente. Elle renvoie en effet à la fois à des tonalités douces (vieux rose, lait-fraise, rose bonbon) obtenues par des rouges lavés de blanc et à des teintes vives (rose indien, magenta, fuchsia) obtenues par des colorants synthétiques à partir de la fin du xixe siècle. Dans le second cas de figure, le cercle chromatique se situe alors entre le rouge pourpre et le violet.
La symbolique qui en émane est tout aussi ambivalente : au rose pâle évoquant l’enfance, la candeur et la pureté s’oppose le rose shocking* couleur de la sensualité, de l’érotisme et des excès.
C’est une couleur franche qui renvoie à la fois aux héroïnes du photographe Guy Bourdin et au mouvement punk » explique le maquilleur Ludovic Engrand à propos du fuchsia.
* Le rose shocking ou shocking pink désigne une nuance de fuchsia qui fut introduite en France en 1937 par la créatrice de mode italienne Elsa Schiaparelli. Cette nuance, qui devint sa marque de fabrique, fut par la suite utilisée par Yves Saint Laurent dans ses collections.
Les conseils d’Emilio Benedetti, Make-up Artist Yves Saint Laurent :
> Pour un look duo rose + rouge 1. On applique au doigt un fard crème rose profond sur la paupière mobile. 2. On donne du contraste avec un trait fin de crayon prune au ras des cils supérieurs et on intensifie le regard avec du mascara noir. 3. On coordonne avec un rouge à lèvre corail + un blush orangé.
> Pour un look ton sur ton fuchsia 1. On laisse la paupière nue mais on travaille le dessous de l’oeil avec un crayon gras noir fondu avec une ombre poudre rose foncé. 2. On rehausse le haut des pommettes et des tempes avec un blush poudre rose frais. 3. On applique un rouge à lèvres fuchsia intense sur la bouche.
Les conseils de Ludovic Engrand, Make-up Artist Shu Uemura :
En photo ou sur les podiums des défilés, le fuchsia aimante l’attention et évoque l’audace et la force. Dans la vraie vie, il faut savoir l’utiliser avec subtilité pour ne pas avoir l’air déguisé. Les khôls noirs gras, posés à l’intérieur de l’oeil au ras des cils, vont adoucir le côté choquant du rose vif. On peut par exemple, appliquer un eye-liner noir avant de le doubler avec un eye-liner rose.
En résumé : – Le fuchsia c’est soit sur les paupières soit sur les lèvres sinon c’est too much. – Pour l’option sur les lèvres on opte pour un fini mat et on calme le jeu avec un maquillage nude. – Le noir est le partenaire idéal du fuchsia sous forme de mascara ou de crayon gras.
Votre plan pour New York vire au casse tête chinois ? Le long courrier attendra car pour l’heure Brooklyn vient à vous et installe ses quartiers au Bon Marché.
Après le Brésil et le Japon, c’est en effet au cœur de la grosse pomme que nous embarque le grand magasin qui s’est habillé de briques rouges pour l’occasion.
La crème des créateurs de Red Hook, Sunset Park, Greenpoint et Williamsburg y est actuellement présente à travers des produits mode, beauté, maison sans oublier l’épicerie, le tout dans un esprit home made, écolo et healthy. Repérages.
3 coups de coeur
> le design vintage des baumes Rosebud,
> la crème voluptueusement fouettée de Khiel’s
> les messages efficaces de Plant : « Wake up », « Be well », « Get Happy »… de quoi se lever du bon pied !
3 coups de coeur
> la sélection de cartes postales aux illustrations décalées,
> les adorables peluches d’Hazel Village
> le papier peint Green Leaf de Chasing Paper que l’on assorti à son dressing tropical.
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Livre Basquiat chez Flammarion
Pochette peinture M.Carter
Bougie Mason Jar cèdre et vanille Brooklyn Candle Studio
3 coups de coeur
> la sélection pointue de produits typiques,
> l’espace café dans un style de loft new yorkais,
> le bar à pop corn à l’entrée de la grande épicerie.
Même la carte des restaurants et la pâtisserie du magasin se sont mis au goût du jour.
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Granola chocolat noir & noix de coco Early Bird Granola
Pop corn BjornQorn
Chocolat noir aux noisettes Le chocolat des Français
Boisson grenade et hibiscus Bruce Cost Ginger Ale
Pickles De NYC Brooklyn Brine
Chwing gum au gingembre, Simple Gum
Livre de recettes Les délicieuses Pies des soeurs Elsen
Enfin, on termine par un petit tour au Brooklyn Amusement Park, régressif à souhait.
Nous voilà ravitaillés, de quoi tenir jusqu’à la prochaine expédition – la vraie cette fois.
Les fruits d’été disparaissent peu à peu des étals ? Qu’à cela ne tienne, on fait le plein de vitamines en les portant en imprimés all-over ou en détails sur des accessoires et on garde la pêche malgré le début de l’automne.
Inspiration phare : Agatha Ruiz de la Prada fidèle à son univers coloré, pop, humoristique et décalé signe une collection printemps été 2016 aux couleurs plus douces que d’ordinaire. Des modèles aux allures de pin up rétro arborant des tenues telles des bonbons acidulés ont ainsi arpenté les podiums de la Fashion Week madrilène sur un fond tapissé de cœurs jaune citron. Une belle énergie solaire à l’image de la marque.
Au menu ? Sweat parfum kiwi, bikini et Stan Smith citronnés, collier de fruits d’automne, pantalon aux fraises des bois, pastèques en veux-tu en voilà mais aussi robe et boucles d’oreilles pour avoir la banane !
Es mejor ir disfrazado de payaso que de funcionario, ejecutivo o mujer fatal. Hay que tener la valentía de buscar la manera de vestir que a uno le guste realmente, sin dejarse atemorizar por el miedo al proprio cuerpo ni por el horror a diferenciarse de la estética imperante.
Il vaut mieux aller déguisé en clown qu’en fonctionnaire, en cadre ou en femme fatale. Il faut avoir le courage de trouver la manière de s’habiller qui nous plaît réellement sans se laisser impressionner par la peur de son propre corps ni par l’horreur à se différencier de l’esthétique dominante.
La rentrée et son lot de réjouissances -avalanches de mails, baisse des températures, métro aux heures pointes (ou métro tout court)- ont eu raison de votre joli bronzage et de votre moral ? L’arrière saison est une bonne période pour s’échapper avec des prix avantageux proposés par les compagnies. Voici 4 destinations et 4 valises qui riment avec soleil et océan.
Embarquement immédiat pour Lisbonne, Dubrovnik, Santorin ou Bali.
Liberty à Lisbonne
Lunettes de soleil « Prim Lash » Tnemnroda chez Urban Outfitters.
Haut de Bikini « Kate » Bronzette.
Bas de maillot H&M.
Appareil photo à sténopé Paper Cam chez Urban Outfitters.
D’abord il y a le toucher, si doux que l’on redécouvre le simple fait de porter un vêtement. Une caresse pour la peau. Puis il y a ces coupes impeccables, qui tombent juste comme il faut, qui vous mettent en valeur sans en faire trop… l’incarnation parfaite de ce que l’on appelle le « basique ». La première impression était déjà très prometteuse au vu d’une séduisante collection de vêtements aperçue lors d’un shooting photo. Mais ça c’était avant de découvrir qu‘en plus d’être beaux et agréables à porter, les vêtements de l’Herbe Rouge sont issus d’une production responsable et écologique. C’était trop beau pour être vrai pour en rester là, il fallait en savoir plus. Rencontre, dans la très belle boutique -faisant aussi office de galerie d’art- avec Thibaud Decroo l’un des deux fondateurs* de la marque.
La boutique parisienne située sur le Viaduc des arts
Pourrais-tu résumer par des mots clés le concept de l’Herbe Rouge ?
L’Herbe Rouge est centrée autour de la manière de vivre des gens et cherche à allier design et esthétique. Nos vêtements sont à la fois faciles à porter, élégants avec de belles finitions et des détails créatifs. Dans nos promesses il y a bien être, qualité, prix juste, innovation, savoir faire, matière et procédé écologiques.
Comment ce « procédé écologique » se traduit-il ? Nous utilisons uniquement des matières ayant un faible impact sur l’environnement. Nous respectons un guide de bonnes pratiques incluant toutes les étapes du procédé de fabrication allant des fibres/fils à la confection puis distribution. Nous avons notamment recours à des fibres recyclées grâce à l’usage d’un défibreur dans le sud. Une fois les fibres récupérées, on redesign un vêtement. Ce procédé requiert d’utiliser de bons matériaux de base.
Est-ce cela qui explique le toucher si doux de vos vêtements ? Tu évoques sans doute le coton Bio qui a des fibres assez longues et qui est donc naturellement plus doux. Le coton est une des cultures les plus polluantes dans le monde c’est pour cela que nous avons choisi de le traiter sans pesticide et sans traitement.
« Nous utilisons uniquement des matières ayant un faible impact sur l’environnement »
Proposer des vêtements respectueux de l’environnement et accessibles en termes de prix c’est donc votre pari ?
Exactement, notre devise est que tout le monde doit pouvoir accéder à une mode contemporaine de créateur de qualité, qui respecte la santé humaine et environnementale et améliore le bien être.
Nous récusons la course au toujours moins cher qui au final ne veut plus rien dire. Sans se définir totalement à l’opposé du « fast fashion » nous recherchons un équilibre en nous tournant vers ce que l’on pourrait appeler le « slow fashion ». Respecter l’environnement mais aussi l’individu dans sa nature profonde en s’adaptant à sa morphologie, ses caractéristiques (s’il a des allergies par exemple nous lui proposerons des matières spécifiques) est ce qui nous importe le plus. Proposer un prix juste va de soi, cela fait en effet partie de cet équilibre que nous recherchons.
Un beau pari mais qui semble presque trop beau pour être vrai ; comment faites vous pour offrir une telle qualité avec des prix accessibles ?
Nous limitons au maximum les coûts annexes (boutiques, loyers…), utilisons les mêmes matières et les mêmes patrons ce qui explique une certaine récurrence dans nos collections. Ce sont ainsi des pièces fortes, que l’on retrouve au fil du temps.
De tels engagements et procédés de fabrication j’imagine que cela pose quand même certaines limites côté création ? Déjà il y a des matières qu’on n’utilisera pas car elles ne respectent pas notre guide des bonnes pratiques. Pas d’hypocrisie chez nous. On ne va pas travailler la fibre de bambou par exemple qui est une fausse fibre écologique car très impactante sur l’environnement. On ne travaille pas non plus les fibres issues du pétrole qui s’avèrent posséder des qualités inférieures aux autres fibres et qui donc ne nous conviennent pas d’un point de vue qualité.
Le fait de ne pas pouvoir utiliser certains matériaux rend le domaine de l’accessoire plus compliqué à aborder mais nous cherchons des solutions.
Quant à notre objectif de rester accessible niveau prix, c’est sûr qu’il nous limite dans le nombre de pièces proposées mais l’on préfère se concentrer sur la qualité.
Des pièces comme des basiques, simples, élégants et agréables à porter
C’est un véritable art de vivre en fait. Quel a été le point de départ de l’Herbe Rouge, y a-t-il eu un déclic, une prise de conscience à un moment donné ? Avec Arielle*, nous avons assisté à une sorte d’épuisement, de dépassement de l’homme par la technologie. Comme nous avions une vision commune après environ vingt ans d’expérience dans le secteur chacun de notre côté, nous avons décidé d’allier nos compétences en créant l’Herbe Rouge. Notre envie première est de redonner du sens aux vêtements portés aussi bien en termes d’éthique que de bien être et de privilégier le local.
D’ailleurs votre production est-elle locale ? Made in France only ? La question du made in France est pour moi une fausse question car elle ne prend souvent pas en considération toutes les étapes de fabrication : choix des matières premières, filature, teinture, confection… La plupart du temps, malgré la présence de cette étiquette sur certains vêtements, c’est parfois uniquement l’assemblage qui est « made in France », ça ne veut donc rien dire. C’est extrêmement rare que l’intégralité d’une pièce soit conçue dans notre pays à moins d’une demande particulière ou dans milieu du luxe -et encore. D’ailleurs si c’était le cas, les prix seraient totalement inaccessibles pour le consommateur. Donc pour répondre à ta question, je peux te dire que nous travaillons majoritairement en France mais pas que, on se tourne aussi vers l’Europe et l’Afrique mais pas du tout vers l’Asie en revanche.
Vos collections visent-elles une cible particulière ? Nous n’avons pas de cible particulière si ce n’est que nous voulons habiller les gens de la vraie vie, nous sommes ancrés dans le quotidien. Nous sommes transgénérationnels et habillons les personnes de 20 à 70 ans. Après, nous avons remarqué que notre clientèle majeure a entre 30 et 45 ans avec et est majoritairement féminine.
Des collections transgénérationnelles
Bientôt une ligne pour les enfants ?
Pas pour tout de suite mais nous avons quelques idées en tête…
Qu’est ce qui vous inspire ? La nature bien entendu qui peut être une source d’inspiration directe pour des motifs, une aurore boréale par exemple a été à l’origine d’impressions maille pour la précédente collection. La ville nous inspire beaucoup aussi notamment à travers des détails graphiques. En fait nous aimons et cultivons les paradoxes entre nature et environnement urbain que l’on peut retrouver par exemple avec les murs végétaux en ville. En cela, Hundertwasser nous inspire énormément. Ce visionnaire s’était penché très tôt sur les murs végétalisés et aussi sur le côté réversible du vêtement, une caractéristique que nous exploitons sur certaines de nos pièces. La réversibilité est en effet en adéquation avec nos valeurs : on retrouve l’aspect innovant, pratique et écologique (posséder deux pulls en un).
Pourquoi ce nom « L’Herbe Rouge » ? Par rapport au roman de Boris Vian tout d’abord, l’Herbe Rouge, une grande source d’inspiration. Et ensuite pour évoquer les notions de la vie, du vivant dans ce qu’il a d’essentiel : l’herbe est ce qu’il y a de plus simple au naturel, c’est comme respirer, c’est aussi la terre sans laquelle nous ne sommes rien et que nous devons absolument préserver. Quant au rouge, il est symbole de passion, de vie comme le sang qui coule dans les veines.
Vous accordez une place très importante au design dans votre façon d’aborder le vêtements jusqu‘à la scénographie de la boutique. Le design c’est important pour vous ? Nous faisons du « vêtement libre ». Dans un processus collectif qui réunit designers, artisans, consommateurs, commerciaux, et fabricants nous cherchons à réconcilier le design (c’est-à-dire la recherche de la fonction, le travail sur la forme)avec l’esthétique (le bel objet joliment ornementé). Comme le designer, c’est l’individu qui nous intéresse avant tout. Sa morphologie, Ce qu’il fait, comment il vit, comment il bouge et comment nous pouvons au mieux répondre à ses attentes. Dès qu’un client entre dans la boutique, nous l’observons attentivement et discutons avec lui. Chaque personne est différente et mérite un accompagnement sur mesure. En fait je crois que nous aimons tout simplement les gens.
Une marque proche de l’univers de la-galerie de design : la scénographie du showroom a été créée par Mickael Fabris, les cintres en textile par David Dubois tous deux designers
Des projets pour l’avenir ?
Nous aimerions être encore au plus près des attentes des gens, mieux s’adapter à leurs morphologies et leurs désirs pourquoi pas autour de la personnalisation de vêtements… Nous nous intéressons aussi aux textiles « santé » pour le côté innovation ou comment allier vêtement et bien être.
Notre première impression ne nous avait pas trompée. L’Herbe Rouge est une marque qui pousse vite, et d’une bien belle manière.
Et si l’Herbe Rouge était : Une couleur : le rouge Une odeur : l’herbe fraîchement coupée Un goût : le cresson Une matière première : l’eucalyptus Une fleur : le coquelicot Un vêtement : une combinaison Une saison : l’été Un métal : le cuivre Un artiste : Hundertwasser Un livre de chevet : L’Herbe Rouge de Boris Vian Un pays : la France
*L’Herbe Rouge a été fondée en juin 2008 par Thibaud Decroo, expert de la gestion, de la création, de la distribution de produits mode et Arielle Levy, experte du développement et du management d’entreprise de mode.
Chatoyance de couleurs fauves, joyeux bric à brac vintage, cabinet de curiosités bling bling, brocarts et soieries en attente d’ornements précieux… nous ne sommes pas à Byzance mais chez Davina Shefet ou plutôt dans son atelier, là où ses créations textiles inspirées et inspirantes prennent forme. De son imagination naissent des histoires poétiques qui se racontent par petites touches sur des foulards et des kimonos habités. De l’artisanat avec un grand A à l’ère du fast fashion et des digital natives qui ne jurent plus que par le virtuel, on aime ça.
Joyeux bric à brac vintage
Brocarts et soieries en attente d’ornements précieux
Davina est arrivée dans la mode « par hasard » et explique créer « par accidents » . Son talent semble lui échapper alors même qu’il nous éclate à la figure. Voyage quelque part entre l’orient et l’occident, For the Party People mais pas que…
Peux-tu te présenter ? J’ai 27 ans, à la base je suis compositeur-interprète puis j’ai étudié la communication visuelle pendant trois ans à l’ECV. Je me considère un peu comme une touche-à-tout. J’ai commencé l’illustration et très vite j’ai eu envie de m’exprimer sur d’autres supports que le papier. Tout sauf des surfaces planes. Je me suis alors tournée vers le textile qui pose des contraintes soit de nouveaux challenges pour moi qui aime relever les défis. Travailler les pleins, les vides, le volume m’intéresse tout particulièrement. J’ai donc commencé à peindre sur des foulards puis de fil en aiguille sur des plus grandes pièces : des kimonos. En fait je me suis retrouvée dans la mode un peu par hasard.
Ses illustrations
Qui se cache derrière « La Factory » que l’on trouve sur ton site* et quel lien y a t-il avec « For The Party People » ? En fait il y a deux choses : « La Factory » qui est une agence de communication visuelle que j’ai créée qui traite des projets pour l’illustration, le web design, l’identité visuelle, la publicité et « For the Party People » ma marque de kimonos. Il m’arrive d’employer des free lance pour l’un ou l’autre de ces deux projets mais globalement, je suis seule derrière tout ça.
Pourquoi avoir choisi comme pièce phare de ta collection le kimono ? Alors là c’est une très longue histoire. Il y a plusieurs raisons à cela.
La première est liée à mon histoire personnelle : à une époque où j’avais des problèmes de poids je recherchais toujours le vêtement qui allait à la fois cacher mes complexes et refléter ma personnalité. Ce devait aussi être un vêtement dans lequel je me sente bien, dans lequel je puisse bouger tout en me sentant mise en valeur. Je portais souvent des mailles extra-larges ou des vestes avec des détails particuliers pour attirer le regard là où je le désirais.
La seconde est liée à un constat de mon expérience en tant que vendeuse de vêtements : de nombreuses femmes recherchent des pardessus pour sortir or on ne leur propose que des blazers ou des étoles. Je trouve cela très limité. En fait, j’ai tiré la conclusion qu’il y avait à ce niveau une demande supérieure à l’offre et qu’il y avait sans doute quelque chose d’autre à proposer.
La troisième raison est liée à mes goûts et à ma personnalité : j’ai toujours été fascinée par la mode japonaise et par le kimono. Au Japon, on offre un kimono lors des grandes étapes de la vie comme un rite de passage. Je trouve ce côté sacré, cérémonial très beau. Je ne fais pas référence à l’univers des Geisha mais vraiment à ce que représente le kimono lui-même. Une amie m’a offert un kimono il y a un an alors que je venais de commencer à peindre sur des foulards et là ce fut une évidence, il fallait que je peigne aussi sur des kimonos !
Sa palette de peinture sur soieDétails de foulards peints à la main
« For The Party People », dois-je en conclure qu’il faut nécessairementêtre une créature de la nuit pour porter un de tes kimonos ? En fait je cherche surtout à fuir toute sorte de stéréotypes. Je n’aime pas le côté austère et prétentieux de l’ambiance des soirées depuis la fin des années 80. Tu sais, ce côté bling bling très sélect avec des codes fermés et élitistes. Moi je voulais un univers qui soit joyeux, coloré, mixte, bon enfant et résolument ouvert d’esprit. La liberté c’est le mot clé. En définitive, « For the Party People » ne s’adresse pas uniquement aux gens qui clubbent mais avant tout à ceux qui cherchent à s’abandonner, à se réinventer. Le personnage du drag Queen par exemple est pour moi une source d’inspiration, c’est l’idée que, le temps d’une soirée, tu t’inventes un personnage pour mieux t’évader.
Quelles sont tes inspirations ?
La mode Japonaise, Kenzo, le mélange orient-occident, le fauvisme (Matisse en particulier), Chagall, Moreau, l’art Islamique… j’ai aussi été marquée par le style brut Danois -je suis Danoise d’origine- je m’en inspire dans ma manière de casser les codes.
Comme j’aime les références ethniques occidentalisées je cherche à créer par l’ornement des kimonos qui soient vraiment le reflet de ce pont entre orient et occident.
Kimono long « L’animal Hybride »
Comment définirais-tu ton style ? Brouillon dans le sens expressionniste, je crée par accidents. Je n’ai pas vraiment d’idées en tête ou alors même si j’en ai une elle m’amène souvent à un résultat que je n’avais pas prévu, c’est d’ailleurs l’échec qui me fait rebondir. Je suis dans un style ornemental, visuellement spontané, avec un trait qui se veut électrique, diffus, à l’arrache.
Pour les références je me situe à mi-chemin entre Hermès (pour le côté tradition, luxe, artisanat), Lacroix (pour le vêtement d’exception) et Kenzo (pour la mixité des inspirations).
As-tu un fil directeur dans tes créations ? Oui le storytelling. En fait, chacun de mes kimonos raconte une histoire différente car avant même de peindre, j’écris des histoires que je traduis ensuite visuellement. Le livre Pop Culture de Richard Mémeteau a été une source d’inspiration pour l’une d’elle.
Ma première collection de Kimonos intitulée « Party with yourself » correspond ainsi à cinq petites histoires qui traitent des différents états du moi. Il y a « Le jardin d’hiver » (les visages du moi) , « L’animal hybride » (le moi dompté), « Le voyage » (le moi primaire), « Gilgamesh » (le moi sacré) et « Pop Culture » (le moi par le reflet). En voici deux d’entre elles :
Le jardin d’hiver – Les visages du moi
Un moment de recueil et de poésie, de superpositions, de cachoteries, de la profondeur sous une apparente légèreté, une fragilité pesante, un envol sous la neige. Douceur et gourmandises sur la route stratifiée du soi. Paradoxes et visages d’une féminité introspective.
L’animal hybride – Le moi dompté
L’homme et la femme donc. Une nature domptée, des peaux de serpents qui forment des fleurs, un lézard sec mis sous verre comme un papillon, la confusion des genres, l’inversion des genres même. De la taxidermie au bestiaire, l’allure d’une chasseuse fétichiste qui collectionne et se vêt de ses conquêtes chacune traquée et aimée pour ce qu’elle représente. Du pouvoir et des accomplissements, de l’égo travaillé, une beauté violente presque castratrice. Artemis meets Merkel.
« un envol sous la neige »
Comment se déroule la création de tes kimonos, quel est ton procédé de fabrication ? La première étape est la réalisation de la toile/du patron suite à laquelle j’élabore mon imprimé inspiré de mes histoires. Je peins le prototype original entièrement à la main, ce qui me prend environ trois semaines. Enfin vient l’assemblage avec une couturière.
Si le résultat me satisfait, je scanne tout, je retravaille l’imprimé pour la production et je l’envoie pour l’impression digitale. Cela donnera lieu à des collections capsules de 30 pièces par modèle produite en Europe (probablement en Italie).
Côté matières mes kimonos sont 100% soie crêpe avec ajout de brocarts et velours pour les ornements.
Détails du kimono « Le sacré »« Style ornemental, visuellement spontané, trait diffus »
Des textiles peints à la main directement sur des pièces en soie, des collections capsules produites en Europe… de l’artisanat et du local à l’ère du fast fashion c’est un risque ou plutôt un véritable pari. Pourquoi ce choix ? Par manque de moyens d’abord comme je débute. Par éthique ensuite afin de m’assurer de conditions de travail correctes. C’est aussi un choix politique. Celui de proposer des créations uniques pour des personnes qui veulent se sentir uniques, il fallait donc que ma démarche soit cohérente avec mon propos. Je ne vais en effet pas proposer des vêtements identiques en masse sinon je perds l’identité de ma marque.
Détail du kimono « Le jardin d’hiver »
As-tu déjà envisagé la personnalisation, actuellement très en vogue dans le milieu de la mode, de tes kimonos ? Cela irait dans le sens de ton choix non ? J’ai déjà fait des collab avec Andy Bradin et French Tobaco. Je choisis des artistes et je réinterprète, moi avec eux, leur univers. Il s’agit vraiment d’un travail main dans la main. Je commence par leur poser des questions pour cerner leur personnalité puis je crée avec mes outils habituels. Quand à la personnalisation, c’est une option que je propose pendant le crowfunding*.
Ta marque semble proche du lifestyle. Il ne s’agit pas que de mode et de kimonos sinon de prôner un certain état d’esprit/art de vivre n’est-ce-pas ? Oui c’est vraiment ça, pour moi le plus important c’est que la personne s’amuse ! Je suis en effet proche du designer dans le sens où avant de me lancer, j’ai réalisé de nombreux tests d’usage/de situation. Il fallait que la personne puisse réellement avoir une totale liberté de mouvement en portant mes kimonos. Je me suis aussi donné comme challenge de réaliser un modèle qui soit unisexe et taille unique. Un challenge qui me pose de sacrés défis côté production ! Je cherche encore mais je pense qu’il s’agira de l’Italie.
Quels sont tes projets à venir ?
Commencer par obtenir des fonds grâce au crowfunding* ! Je suis au coup d’envoi de ma collection donc je vais déjà voir quels sont les retours face à mes créations. Sinon j’ai bien un autre projet en tête mais il est d’une toute autre matière…
Ça m’intéresse…
J’aimerais créer un women’s group, pour faire court il s’agirait de réfléchir sur le leadership au féminin. C’est un projet sur lequel je travaille avec la même amie qui m’a offert le kimono et qui termine actuellement sa thèse sur le sujet.
Davina portant une de ses créations
Et si tu étais…
Une couleur : le vert
Une matière : le bois
un métal : l’or
Un vêtement : un kimono
Une odeur : la cannelle
une saison : l’automne
un paysage : une plage nordique
une fleur : de cerisier
une ville : Paris
un pays : la France
un plat : du saumon quel que soit sa forme
un goût : sucré (mais acidulé)
un réalisateur : Mel Brooks
un écrivain : Marguerite Yourcenar
une groupe de musique : Motown
un courant artistique : le fauvisme une époque : à venir
Interview terminée, on quitte Byzance le Marais, la tête en effervescence pleine d’histoires mystérieuses, de légendes ancestrales, de teintes à la fois douces et violentes, de motifs orientaux, de rites sacrés, de métamorphoses, d’analyse sentimentales, de débats sur la confusion des genres… Tout est un peu brouillon, à l’image de l’atelier où l’on vient de voyager passer l’après-midi mais le sentiment, lui, reste net. Celui d’avoir rencontré une artiste avec un grand A. Davina, je te souhaite encore beaucoup d’autres belles histoires « par accidents » puisque c’est ainsi qu’elles surgissent du bout de ton pinceau.