Rencontre avec Stéphanie Guglielmetti, sculptrice dans l’Espace-Temps

   L’une de mes passions est de rentrer dans un atelier d’artiste pour me retrouver au cœur de la création et, bien sûr, c’est encore mieux en présence du maître des lieux pour avoir une grille de lecture de son travail. Il n’est pas courant de pouvoir faire de telles rencontres -ces lieux n’étant la plupart du temps pas ouverts au public ou simplement pas référencés- c’est pourquoi j’ai pleinement profité des journées portes ouvertes des ateliers d’artistes situés aux Arches à Issy-les-Moulineaux l’automne dernier. J’en ai retenu de très jolies découvertes, parfois surprenantes, et des échanges passionnants entre gens passionnés.

Une rencontre en particulier m’a marqué, celle avec l’artiste Stéphanie Guglielmetti.  En effet, à peine entrée dans son atelier j’ai été de suite envoutée par ses créations singulières et poétiques (presque musicales) ne ressemblant à rien de ce que j’avais pu voir auparavant. L’œil perçoit d’abord des mobiles en suspension, bougeant au gré du vent, réfléchissant imprévisiblement des éclats de lumière, puis l’on s’approche et l’on découvre ce qui s’avère être de minuscules…. composants horlogers ! Partout : des aiguilles, des cadrans, des rouages, tiennent comme par magie sur des fils tendus. Ça tourne, ça brille, ça carillonne… Il s’en dégage un sentiment tantôt stimulant -le visuel du mobile se réinventant constamment- tantôt apaisant –l’oscillation des composants agissant dans un léger mouvement qui berce.

Devant autant d’informations sous-jacentes (le matériau détourné, le rapport au temps, les jeux d’ombres et de lumières, l’espace…), mille questions me viennent à l’esprit. C’est donc avec l’envie d’en savoir plus à propos de son univers, de l’analyser pour essayer d’en capter l’essence, que je propose à Stéphanie Guglielmetti de venir l’interviewer dans son atelier. Rencontre donc, avec une sculptrice dans l’Espace-Temps.

1) Peux-tu te présenter et nous raconter ton parcours ?

Je m’appelle Stéphanie Guglielmetti, j’ai 47 ans. Après des études de design et de graphisme j’ai travaillé dans le milieu horloger en tant que designer. C’est à ce moment là que je suis tombée amoureuse de tous ces petits composants et de la symbolique qu’ils représentent. Assez rapidement j’ai eu le besoin de démarrer une « écriture » autour de ces composants horlogers en réponse à la rigueur de ce milieu et de celle du temps universel. Petit à petit, cette activité en marge a pris de plus en plus d’ampleur jusqu’à devenir centrale. 

Je continue toutefois d’exercer dans le graphisme que je considère proche de la sculpture de par la notion d’espace, de la page et des blancs. En réalité mes écritures horlogères et mon activité de graphiste se font écho ; la seule différence est que les premières correspondent à un message personnel tandis que la seconde répond à un cahier des charges bien précis venant de l’extérieur.

guglielmetti_portrait

2) Depuis quand réalises-tu des mobiles constitués de composants horlogers ? D’où t’es venu cet intérêt pour collectionner ces pièces détachées jusqu’à en faire des oeuvres d’art ?

Je réalise des mobiles depuis environ quinze ans.
Au début, je photographiais les composants et je les retouchais pour leur donner une dimension abstraite puis j’ai laissé tomber l’écran photographique pour aller directement à la matière. Les mobiles éphémères que je composais le temps d’une photo avant de les détruire ont pris le dessus et sont devenus des œuvres amenées à perdurer et à vivre dans l’espace.

Je suis fascinée et à la fois terrifiée par ces petits mécanismes, par la minutie et la perfection qu’ils impliquent. En effet, dans le système de l’horlogerie, un composant doit être parfait sans quoi rien ne fonctionne. Il y a quelque chose de terrifiant là dedans : soit on est parfait, soit on n’existe pas. Il n’y a pas de droit à la différence. C’est en réponse à ce système contraint, binaire, fermé que j’ai décidé de me réapproprier ces pièces. J’ai donc commencé à récupérer des composants dits « imparfaits » (en allant loin on pourrait y voir les rebuts de la société) afin de leur donner une deuxième vie, de leur redonner leurs lettres de noblesse et au final de les mettre à la même échelle que les autres composants « parfaits ».

guglielmetti_atelier19a
Atelier © Stéphanie Guglielmetti


3. Toutes tes œuvres se regroupent sous le terme : d’ « Extractions » qui apparaît comme le fil directeur de ton œuvre. Quelle(s) symbolique(s) accordes-tu à ces « Extractions » ?

Par « Extraction », j’entends le fait de sortir quelque chose d’un système contraint pour lui donner une nouvelle liberté dépendant d’autres facteurs aléatoires, imprévisibles. Ainsi, les mobiles bougent de manière subtiles au gré du vent, de l’air, d’interactions humaines ce qui s’oppose au rythme saccadé, contrôlé, prévisible du système horloger.
Il y aussi l’idée de passer de la 2D (photographie) à la 3D (sculpture). Pour moi, l’extraction est le point commun entre mes travaux en sculpture et en photographie notamment avec mon dernier projet. J’essaie de revisiter le médium photographique et de le croiser avec la sculpture.

4) Se référer au temps, c’est forcément mettre sur la table une dimension très symbolique pleine de messages sous-jacents.
Je lis dans certains commentaires à propos de ton travail que « tu suspendrais le temps », mais à voir tes mobiles en mouvement, fragiles, presque vivants,  je me demande s’il ne s’agirait pas plutôt de le « libérer » ?
Ton travail serait-il une invitation à adopter un autre rapport au temps, à s’en détacher ?

Oui d’ailleurs l’idée de libérer le temps est à l’origine du terme « Extractions » regroupant toutes mes œuvres. Il s’agit avant tout de se pencher sur la singularité de chaque instant.
Je cherche à donner aux composants un espace de liberté propre et complètement imprévisible. C’est précisément pour cela que je travaille sur des mobiles ouverts. Je n’extraie pas des composants d’un système fermé pour les remettre dans un autre système de contraintes, cela n’aurait pas de sens par rapport à ma démarche.

Après, le temps, quoiqu’il arrive reste le temps et pas plus qu’une autre personne je n’ai de maîtrise sur lui. La question que je pose est plutôt : comment est-ce que chacun investit ce cycle et jusqu’où peut on aller dans l’appropriation de l’espace temps ?

5) Lorsque je regarde tes mobiles je vois plein de petits mécanismes tournoyant de manière aléatoire chacun à leur rythme selon les vibrations de l’air, créant des jeux d’ombres et de lumières qui se renouvellent sans cesse. Est-ce pour cela que l’une de tes œuvre se prénomme « Le chaos dans la rigueur » ?
Par leur côté changeant tes créations semblent difficilement saisissables. Est-ce une manière poétique de faire un pied de nez aux étiquettes, aux cadres pré-définis imposés par la société pour prôner la liberté individuelle
?

Toutes les compositions de mes sculptures sont montées sur une trame tout à fait rigoureuse comprenant 7, 9, 12 ou 24 fils. Cette trame illustre une contrainte universelle sur laquelle nous n’avons pas la main mise et que nous subissons : un jour c’est 24h, pas plus pas moins. Je marque ici les limites de nos libertés.
Par contre, à l’intérieur de cette trame chacun s’approprie et vit ce laps de temps à sa façon, librement, d’où le titre,  « Le chaos dans la rigueur ».

Il y a donc une trame de fond mais les mobiles restent ouverts et perméables à ce qui les entoure. Ainsi, ils sont en renouvellement permanent  visuellement. Ils ne sont pas figés et laissent place à l’imaginaire ; chacun peut y voir quelque chose de différent.

6) Je remarque que la forme circulaire est récurrente dans ton travail. Tes suspensions prennent ainsi la forme d’une sphère lumineuse et scintillante jour comme nuit à l’image du soleil ou de la lune. Au delà de l’évocation de la forme de l’horloge, est-ce aussi un clin d’œil au temps à travers les cycles de la vie et au renouvellement ?

Tout à fait, c’est une référence au cycle du temps mais je n’ai pas toujours fais des mobiles circulaires. Au début je faisais majoritairement des « écritures » faites de composants horlogers puis le cercle s’est imposé comme une évidence par la symbolique de l’universel du renouvellement, de l’infini… Il m’arrive encore aujourd’hui de revenir à des « écritures » notamment dans le cadre de commandes qui me sont faites par des particuliers. Dans ce cas précis, la plupart du temps je m’adapte à la personne, je lui pose certaines questions afin de lui créer une œuvre personnalisée.

7) Comment et se déroule ton processus créatif ? Combien de temps te prend l’élaboration de tes créations ?

Concernant la confection de mobiles, la 1ère étape est de fouiner, troquer, échanger les pièces grâce à tout un réseau que j’ai tissé. C’est une étape très sympathique durant laquelle j’échange avec des personnes avec qui j’ai un lien particulier. Il y a ensuite un gros travail de tri derrière à la réception de ces pièces.

La 2ème étape est la création des palettes : je remplis chaque bocal d’un type de composant trié selon sa forme, son métal etc. Ce qui me donne une collection de bocaux dans mon atelier à la manière d’un cabinet de curiosités. 

guglielmetti_atelier19b
Détail de l’atelier © Stéphanie Guglielmetti


Puis vient la composition : je crée des petits tas de composants et je vois la manière dont ils s’imbriquent, leur harmonie, ce qu’il s’en dégage. De là, démarre la construction du mobile qui peut être plus ou moins grand selon ce que j’ai envie de raconter.
Je n’ai pas d’idée de mobile en tête à l’origine, je construis au fur et à mesure selon ce qui se trouve entre mes mains. Pour autant c’est un travail très rigoureux puisque les mobiles sont construits selon des gabarits que j’ai préalablement dessinés, sans quoi ils ne tiendraient pas physiquement. Je travaille à plat et l’œuvre prend sa forme finale une fois montée à la verticale, lorsqu’elle se déploie dans l’espace.

Au niveau de la durée d’élaboration, c’est extrêmement variable. Cela dépend du projet et de l’œuvre en question. Cela peut aller d’une journée -lorsque je sais déjà ce que je vais faire et que je dispose de tout le matériel nécessaire pour le faire- à un an pour de plus gros projets qui se construisent au fur et à mesure et avancent au gré de rencontres.

Portrait Cité du Temps © Stéphanie Guglielmetti

8) Quelle est la phase de ton travail que tu aimes le plus ?

J’aime toutes les phases de mon travail mais s’il fallait n’en retenir qu’une alors je dirai celle de la transmission d’un mobile. J’aime bien imaginer comment mon œuvre va vivre chez la personne, comment le mobile va prendre le rythme de l’environnement dans lequel il est placé. La même œuvre confiée à tel ou tel individu aura une « vie » différente.

Pour moi, il y a aussi quelque chose de magique dans le fait de transmettre mes mobiles : c’est comme si je transmettais l’acte de créer lui-même puisqu’il y a une réelle interaction entre les mobiles et les personnes. L’idée de faire de l’autre un artiste à travers ma création, de le rendre acteur dans le processus, me plaît beaucoup.

9) Quelles sont les inspirations qui te nourrissent ? As-tu des artistes de référence ?

Dans mes inspirations majeures figurent le spatialisme avec Lucio Fontana pour la façon de travailler l’espace et le fait que l’œuvre ne soit pas seulement déterminée par la matière mais aussi par son environnement.

Je suis également très influencée par le concept du Ma japonais. Pour les japonais, l’espace est un composant à part entière, il est même nécessaire pour faire exister les choses. L’intervalle entre deux objets est nécessaire afin que chacun des deux objets existent l’un par l’autre. L’espace est un élément à part entière de chaque objet.

10) Comment définirais-tu ton œuvre en un mot ? Dans quel courant artistique la situerais-tu ?

Pour définir mon œuvre en un mot je dirai « ouverte ». Ouverte physiquement (au regard, à la lumière etc) mais aussi ouverte car possédant plusieurs niveaux de lecture.
On a déjà situé mon œuvre dans l’art cinétique mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec cela car je ne suis pas dans la régularité de la forme. Je me verrai bien dans le spatialisme, un mouvement qui m’inspire énormément.

 11) Parmi tes oeuvres, laquelle préfères-tu et pourquoi ?

Je dirais le mobile n°4 de la série universelle qui s’éclaire de nuit. Les aiguilles qui le composent sont luminescentes : elles emmagasinent la lumière dans la journée et la reflètent une fois la nuit tombée. L’œuvre prend alors un autre aspect et donne à voir une tout autre sphère.

guglielmetti_universelle3
N°4 Série universelle © Stéphanie Guglielmetti

12) Tes installations dialoguent avec l’espace et la lumière par des jeux d’ombres projetées. Y a t’il des espaces plus ou moins propices pour exposer et « faire vivre » tes œuvres ?

Les espaces propices selon moi sont les espaces où il y a du passage, du mouvement, des échanges afin de faire « vivre » les mobiles. Un fond blanc permet de bien faire ressortir les composants et leurs ombres, j’ai déjà également exposé sur des murs de pierre et le rendu était très intéressant.
En fait, n’importe quel espace peut convenir du moment qu’il y ait de la vie !

guglielmetti_evenement
© Stéphanie Guglielmetti
guglielmetti_orange_06
Orange © Stéphanie Guglielmetti

guglielmetti_orange_07

guglielmetti_prive
Installation privée © Stéphanie Guglielmetti
guglielmetti_vinci_2
Vinci © Stéphanie Guglielmetti
guglielmetti_vinci_2016
Vinci 2016 © Stéphanie Guglielmetti

13) Ton dernier projet, «Les affranchis» qui utilise le médium photographique évoque lui aussi le rapport au temps. Peux-tu nous en dire plus à propos de ce projet ? En quoi est-il lui aussi une extraction ? S’articule t’il comme la suite des tes mobiles ?

Il ne s’agit pas de la suite de mes mobiles mais plutôt d’un projet en parallèle.
La photographie est un médium qui me passionne depuis toujours mais je me sens vite frustrée car l’on reste dans la 2D, dans le figé. La photographie impose un visuel, point barre. Mon idée est de réaliser des portraits par le biais de la photographie mais en leur donnant un espace de respiration. Des portraits qui se détachent, qui s’extraient de leur support en quelque sorte. J’ai choisi des sujets plus expressifs que pour mes mobiles car je traite ici un vrai sujet de société.

guglielmetti_affranchis
« Les affranchis » © Stéphanie Guglielmetti

 14) As-tu des des projets à venir et des ambitions particulières ?

J’ai plusieurs projets en cours pour diverses sociétés mais je ne peux pas en parler. En tout cas cela est très stimulant car il faut s’imprégner de l’ADN de la société, de ses valeurs  pour essayer de retranscrire une proposition qui lui corresponde et qui me corresponde. 

Sinon je n’ai pas d’ambitions particulières. Pour moi toute rencontre est belle, fait grandir et avancer. Je prends les choses comme elles viennent.  Cela va d’ailleurs de pair avec le côté aléatoire et imprévisible de mon travail.

15) Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

De continuer à créer ; que cela continue à plaire aux autres et d’aboutir ce nouveau beau projet photo dans lequel je me suis lancée.


Portrait chinois de Stéphanie

Et si tu étais un(e)…


Couleur : 
bleus
Matière : 
L’air
Métal : la ferraille

Pierre : un petit caillou
Odeur : l’herbe fraîchement coupée

Bruit : un éclat de rire

Plat : la spécialité du chef
Goût : un petit goût de reviens-y
Fruit : les agrumes
Saison : celle en cours

Fleur : l’immortelle
Animal : une loutre de mer
Paysage : la ligne d’horizon
Pays : la Terre
Ville : Paris
Sport : collectif

Livre : un polar
Poème : une liste à la Prévert
Tableau : une œuvre trouée de la série Concetto Spaziale de Fontana
Style de Musique : le Jazz manouche

Film : la grande évasion
Personnage : mon père

Photographie : 
un contre-jour d’Atget
Courant artistique : 
Les Nouveaux Réalistes
Révolution (culturelle/sociale/historique) : Une révolution artistique, quelle qu’elle soit

Époque : L’instant
Vêtement : un foulard
Allure : celle de Niki de Saint Phalle

Pouvoir : 
M’envoler
Qualité : épicurienne

Défaut : Perfectionniste

Expression : 
 »Ecoute voir ! »
Mot : 

Ouvert

Citation : Laissez tomber les heures, les secondes et les minutes – Soyez dans le Temps – SOYEZ STATIQUE, SOYEZ STATIQUES – AVEC LE MOUVEMENT. Dans le statisme, au présent se déroulant MAINTENANT. Soyez libres, vivez ! 
Jean Tinguely, Für Statik, 1959, extrait.


   
    Mes échanges avec Stéphanie Guglielmetti m’ont offert une nouvelle vision de ses mobiles et une certitude : il est impossible d’en capter l’essence. Précisément car elle ne se laisse pas définir mais elle s’expérimente à travers une expérience personnelle –propre à chacun- de l’oeuvre. Une oeuvre qui, comme l’explique joliment notre sculptrice, prend le rythme de celui qui la regarde et continue de se créer selon les éléments qui l’entourent.
L’acquéreur d’un mobile deviendrait lui-même artiste à travers ce dialogue de création incessant.  Un art “vivant” qui vient souligner nos limites en même temps qu’il nous donne la parole. “Le chaos dans la rigueur”.

Tout cela a d’abord intrigué mon esprit quelque peu cartésien pour finalement laisser place à une grande bouffée d’air frais, un espace libre (et libérateur), une parenthèse presque magique où des mobiles se réinventent la nuit en sphères lumineuses tel des astres. J’ai particulièrement aimé la notion d’”Extractions”, où des pièces à priori imparfaites car différentes (re)trouvent une place à part entière dans un nouveau système qui ne les contraint pas pour autant. Sortir du cadre, proposer autre chose, se remettre en question sans cesse et se réinventer… n’est ce pas là le propre de tout artiste ?

J’admire le travail de Stéphanie Guglielmetti dans sa capacité à aller jusqu’au bout d’un processus de création mais aussi de réflexion dans une société où les artistes -bien qu’admirés- sont souvent pointés du doigt comme des individus “perchés”, marginaux” ou encore “hors norme”. Des expressions que je trouve, personnellement, assez inconsistantes. En effet, que signifie être dans la norme ? Qui définit la norme ? Est-ce seulement raisonnable d’être dans une norme ? Sur un ton plus léger, je pense à cette phrase relevée par le documentariste Loic Prigent retranscrite dans son livre J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste :  “Tu crois que je suis à côté de la plaque, mais ce n’est pas toi qui définis où est la plaque.”

Singularité, Liberté, Imprévisibilité. Voilà, en conclusion, ce que m’inspire les oeuvres de Stéphanie Guglielmetti. Des créations ne s’écrivant jamais de manière fixe ou définitive, ne fermant la porte à aucune possibilité mais s’ouvrant, à tout moment, au monde entier.
“Ouvrir le champ des possibles” pourrait être le mot de la fin ; c’est ce que je vous souhaite pour cette nouvelle année mais aussi pour les suivantes !

Rencontre avec Flavie Paris, Artiste joaillier

J-4 On parle de la St Valentin bien entendu. Une belle occasion d’offrir des preuves d’amour, que l’on soit en couple ou pas. Pour cela, quoi de mieux qu’un bijou ? Mais attention, pas n’importe lequel. On le voudrait poétique, chargé de symboles et surtout unique.
En quête du bijou idéal dans la cité de l’amour et du charme éternel, que va t-on trouver au cœur de Paris ? Justement, on a rendez-vous dans le Marais avec Flavie Paris, une créatrice de joaillerie qui nous ouvre les portes de son atelier.
Rencontre avec une artiste passionnée, sensible et éperdument romantique.

Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Flavie, j’ai 29 ans. Après mon bac, j’ai étudié l’histoire de l’art à la Sorbonne avant de me consacrer à ma passion : la création de bijoux. Après avoir obtenu ma licence d’histoire de l’art et d’archéologie, j’ai donc intégré une école de joaillerie : l’école de la rue du Louvre BJOP. Pendant 4 ans, je me suis formée en alternance au sein d’un des plus beaux ateliers du monde : Cartier. J’ai ensuite travaillé deux ans à Hong Kong avant de revenir à ma ville de coeur, Paris. Aujourd’hui, je possède ma société Flavie Paris représentant ma marque de bijoux Flav paris créée il y a un peu plus d’un an. En octobre dernier, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Paris m’a attribué le titre de maître artisan.

FullSizeRender
© Avril Dunoyer

Pourquoi avoir étudié l’archéologie, y a-t-il un lien avec l’univers du bijou ?  
L’étude de l’histoire des arts et de l’archéologie m’a permis d’approfondir mes connaissances sur les différentes techniques de fabrication des bijoux et courants artistiques de l’antiquité jusqu’à nos jours. De la théorie, je suis passée à la pratique en me mettant à créer mes propres bijoux avec ce bagage culturel qui me nourrit sans cesse. Je m’inspire par exemple beaucoup de l’antiquité, de l’Egypte ancienne.

En quoi t’inspires-tu de l’antiquité ?
À travers mon procédé de fabrication d’abord. En effet, je crée mes bijoux de manière traditionnelle, entièrement à la main, et j’utilise une technique datant de l’antiquité : la fonte à la cire perdue. Je sculpte la plupart de mes bijoux dans la cire ce qui me permet d’être très libre dans le choix de mes formes, des courbes notamment. Ensuite, un moule est créé autour de la cire -aujourd’hui les moules sont en silicone mais dans l’antiquité on utilisait une âme de bois. Lors de la dernière étape, la cire chauffée s’évapore et laisse l’empreinte du bijou dans le moule au sein duquel on coule le métal en fusion.

L’antiquité se retrouve par ailleurs dans mes créations en termes de source d’inspiration. Ainsi, dans ma collection Paris by Paris, la forme de la bague Secret dévoilé évoque tant l’architecture de la Pyramide du Louvre que celle des pyramides égyptiennes. Le diamant à l’intérieur symbolise quant à lui le trésor qui y était caché – les sarcophages des pharaons étaient cachés au coeur des pyramides et accompagnés de trésors infiniment précieux.

Quel fut le point de départ de cette première collection Paris by Paris 
Mon amour pour la ville de Paris déjà. J’ai eu l’idée de créer des bijoux inspirés de l’architecture parisienne évoquant, à ceux qui les portent, des moments amoureux ou familiers dans le décor parisien. Et puis Paris c’est mon nom de famille aussi !
Chacun des bijoux de cette collection est lié à un monument/une caractéristique architecturale emblématique de Paris qui est également symbole d’amour : Charmant évoque la Tour Eiffel où tous les amoureux se retrouvent ; Be my Love le pont des arts avec ses cadenas accrochés pour sceller une relation ; Où je t’ai croisé un panneau de rue sur lequel on peut inscrire le lieu où l’on a rencontré sa bien aimée…

Ce diaporama nécessite JavaScript.

A quel type de femme s’adressent les bijoux Flav Paris  ?
Mes bijoux s’adressent à toutes les femmes de tous les âges et styles. Selon moi, ce n’est pas le bijou qui fait le style, c’est la manière dont on le porte.

Comment définirais-tu ton style?
Il est très difficile pour un créateur de définir son propre style car il s’agit souvent d’inspirations personnelles que l’on n’expliquent pas toujours. Je dirais que mes bijoux sont modernes et épurés, (j’espère) élégants et avec une touche d’audace !

Quels univers et créateurs t’inspirent?
J’essaie de m’inspirer de beaucoup de choses et pas forcément d’autres bijoux pour ne pas tomber dans le « déjà vu ». Je me nourris du quotidien, de la vie en général : une balade, un moment entre amis, des passants dans la rue, l’architecture… je pars souvent de certains sentiments, ressentis, auxquels je mêle des inspirations artistiques comme la peinture, l’architecture, la sculpture etc.

Quels bijoux et matériaux préfères-tu travailler?
J’aime tous les bijoux, mais j’ai un faible pour les bagues. J’aime travailler les métaux  précieux, l’or est mon favoris. Je travaille aussi l’or noir que je préfère à l’argent.
J’aime donner un aspect un peu usé à mes bijoux, comme s’ils avaient vécu, c’est pourquoi la plupart du temps je sable ou je brosse le métal. Cela a également l’avantage de mieux faire ressortir les pierres serties étant donné qu’une fois poli, le métal brille moins.
Côté pierres, je suis une inconditionnelle des diamants car ils n’ont pas d’humeur, ils se portent avec tout, à tout moment.

Tu privilégies l’artisanat, le fait-main. Réalises-tu aussi des bijoux sur-mesure ou personnalisés ? 
Oui cela représente une grande partie de mon travail, les clients qui aiment mon style sont friands de créations sur mesure, pensées et fabriquées pour eux spécialement.
Le fait de travailler à la main offre des possibilités infinies de créations. La personnalisation va de la modification d’un modèle issu de mes collections (changer le coloris, y graver un message) à la création de toute pièce d’un modèle unique sur demande.
J’ai créé récemment une alliance sur-mesure pour une cliente venue à l’atelier avec des croquis et des idées. J’ai retravaillé les dessins en respectant au maximum ses indications et en essayant de m’approcher au plus près de ses envies. Au final, elle était très contente du résultat. C’est toujours un challenge pour un créateur de comprendre et d’interpréter les envies de ses clients mais c’est aussi ce qui rend ce métier si passionnant !

Combien de temps la création d’un bijou te prend t-elle ?  
Tout dépend du bijou. Au minimum quelques heures, parfois quelques semaines si la pièce est très riche en pierres ou s’il y a des systèmes à fabriquer. Tout ce qui est fait main demande de la concentration et un certain temps d’exécution. Le bijou qui en ressort est « vivant » car il naît véritablement de la passion de son créateur.
De l’idée du bijou à sa livraison dans son écrin, il y a un nombre important d’étapes : le dessin, la sculpture, les finitions, le choix des pierres, le sertissage et les déplacements !

As-tu déjà envisagé des collaborations avec d’autres artistes/marques ?
C’est un projet auquel je pense mais ce n’est pas d’actualité. J’ai encore beaucoup de choses à mettre en place et à développer avant de songer à des partenariats créatifs, mais cela viendra oui, l’idée me plaît.

L’amour comme source majeure d’inspiration, des bijoux uniques travaillés à la main, des poèmes pour illustrer tes créations sur ton site… ton approche du bijou est très sentimentale et symbolique n’est-ce pas?
Absolument. Lorsque je créer, mes sentiments, mes envies, ce que je vis à ce moment là, s’expriment dans mes bijoux comme pour un peintre. Lorsque l’on connait la vie personnel des grands peintres, on comprend mieux pourquoi ils ont peint tel tableau à tel moment. La main du créateur est le reflet de ses émotions. Je suis une romantique !
Pour la collection Accroche-moi, j’ai voulu jouer sur cet aspect d’appartenance à l’être aimé -dans le bon sens du terme bien entendu- sur le fait d’être attaché à quelqu’un par amour ou par amitié avec des objets mécaniques/techniques qui servent à accrocher quelque chose : des crochets, des outils comme une clef à molette etc.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Y a t-il un message que tu aimerais faire passer à travers tes créations?
Un message de paix, d’amour. Le bijou est le premier symbole d’amour depuis l’antiquité, il se transmet de génération en génération, et est témoin des plus beaux événements de la vie : la naissance d’un enfant, le mariage, les anniversaires… Il est source de joie, c’est vraiment cela que je cherche à mettre en avant et que j’ai en tête quand je crée.

As-tu des projets à venir?
Je travaille sur une nouvelle collection mais c’est un secret !


Et si tu étais un/une…
Couleur : le rose
Matière : un pétale de rose
Métal : l’or
Pierre : le diamant
Odeur  : du croissant chaud
Plat : le tiramisu de ma maman
Fruit : le kiwi
Saison : l’été
Fleur : la violette
Animal : un bouledogue, le mien a la vie trop cool
Paysage : la Tour Eiffel vue depuis les toits parisiens
Pays : la France
Ville : Paris
Sport : le tennis
Livre : de Jane Austen
Poème Demain dès l’aube de Victor Hugo
Tableau : L’enlèvement des Sabines de David
Musique : Howl’s moving Castle de Joe Hisaishi
Film : Peau d’âne de Jacques Demy
Photo : Le Baiser de Doisneau
Courant artistique : l’art contemporain
Révolution : le salon des refusés de mai 1863
Époque : aujourd’hui
Style : celui dans lequel on se sent bien
Vêtement : des creepers underground
Personnage imaginaire : mon ange gardien
Super pouvoir : exaucer les voeux
Qualité : honnête
Défaut : honnête
Mot : amoureuse  

Des techniques puisées dans l’antiquité côtoyant des formes graphiques et modernes ; des matériaux bruts travaillés dans un style épuré. Flav Paris ou l’art de mélanger l’ancien et le nouveau avec élégance. En cela, le mot de la fin pourrait être « paradoxal » comme l’est parfois d’ailleurs le lien amoureux.
Voilà en tout cas des créations qui donnent envie de devenir touriste dans sa propre ville, de sillonner les rues Parisiennes et d’y trouver l’amour… qui sera peut-être le début d’un bel engrenage. Au coeur de Paris, on vient de trouver un véritable écrin à bijoux.
Poétiques, symboliques ET uniques.

Rose et rouge, le duo qui claque

Et si le meilleur allié du rose était le rouge ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser -« c’est too much », « ça va jurer »- ce duo fonctionne en effet très bien et a déjà fait de nombreuses adeptes du côté des fashionistas défilant dans la rue comme des stars défilant sur les tapis rouges. Audrey Tautou, Kate Winslet, Elizabeth Hurley, Malin Akerman ou encore Olivia Palermo -entre autres- n’ont pas eu peur de ce color block électrique. Quant à la créatrice espagnole Agatha Ruiz de la Prada, elle a choisi ce duo en total look du sol au plafond pour sa boutique à Madrid.

Côté make-up la couleur fuchsia, définie comme un « violet rougeâtre » dans Le Répertoire des couleurs de la Société des chrysanthémistes (1905), s’est régulièrement invitée sur les défilés ces dernières années. On l’a vu détournée, en aplat sur les paupières plutôt que sur les lèvres, et en halo diffus sur les tempes notamment. Elle a également plus récemment envahi le secteur de la beauté et de la parfumerie.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le rose est une couleur plus complexe qu’elle n’y paraît car ambivalente. Elle renvoie en effet à la fois à des tonalités douces (vieux rose, lait-fraise, rose bonbon) obtenues par des rouges lavés de blanc et à des teintes vives (rose indien, magenta, fuchsia) obtenues par des colorants synthétiques à partir de la fin du xixe siècle. Dans le second cas de figure, le cercle chromatique se situe alors entre le rouge pourpre et le violet.

La symbolique qui en émane est tout aussi ambivalente : au rose pâle évoquant l’enfance, la candeur et la  pureté s’oppose le rose shocking* couleur de la sensualité, de l’érotisme et des excès.

C’est une couleur franche qui renvoie à la fois aux héroïnes du photographe Guy Bourdin et au mouvement punk » explique le maquilleur Ludovic Engrand à propos du fuchsia.

* Le rose shocking ou shocking pink désigne une nuance de fuchsia qui fut introduite en France en 1937 par la créatrice de mode italienne Elsa Schiaparelli. Cette nuance, qui devint sa marque de fabrique, fut par la suite utilisée par Yves Saint Laurent dans ses collections.

  • Moodboard d’inspiration

LE-duo-qui-claque-inspi2
© JITMF

  • Shopping Mode 

Version Work

jour

  1. Bracelet Myfirtst Agatha
  2. Chemise Zara
  3. Pantalon slim Naf Naf
  4. Collier Tatty Devine
  5. Bague & Other Stories
  6. Sac imprimé bisous Agatha Ruiz de la Prada
  7. Écharpe tube H&M
  8. Manteau La Redoute
  9. Salomé bi-matière Repetto

Version Afterwork

soir

  1. Gilet col V Naf Naf
  2. Bracelets H&M
  3. Escarpins bicolores Mellow Yellow
  4. Sautoir Stalactite
  5. Robe patineuse Top Shop
  6. Créoles Claire’s
  7. Sac Bershka
  8. Collants Color-mania
  • Shopping Beauté 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

  1. Coulis de douche fruits rouges Melvita
  2. Lait soyeux corps à la rose Weleda
  3. Masque visage au cranberry Bio Lavera
  4. Parfum Paris Premières Roses Yves Saint Laurent
  5. Parfum Valentina Valentino
  6. Rouge à lèvres Intense Clinique
  7. Rouge à lèvres Emotional rose 237 Peggy Sage
  8. Rouge à lèvres La vie en rose 305 Paul & Joe
  9. Gloss Make Up Forever
  10. Crayon lèvres Hot Collection Bobby Brown
  11. Crayon lèvres Phyto-Lip Sisley
  12. Crayon yeux Colorful Sephora
  13. Blush Subtil Lancôme
  14. Blush Dual Intensity Nars
  15. Vernis Salon Pro 105 et 115 Rimmel London
  16. Vernis Fabulous Kure Bazaar
  • Conseils Beauté

Les conseils d’Emilio Benedetti, Make-up Artist Yves Saint Laurent :

> Pour un look duo rose + rouge
1. On applique au doigt un fard crème rose profond sur la paupière mobile.
2. On donne du contraste avec un trait fin de crayon prune au ras des cils supérieurs et on intensifie le regard avec du mascara noir.
3. On coordonne avec un rouge à lèvre corail + un blush orangé.

> Pour un look ton sur ton fuchsia
1. On laisse la paupière nue mais on travaille le dessous de l’oeil avec un crayon gras noir fondu avec une ombre poudre rose foncé.
2. On rehausse le haut des pommettes et des tempes avec un blush poudre rose frais.
3. On applique un rouge à lèvres fuchsia intense sur la bouche.

Les conseils de Ludovic Engrand, Make-up Artist Shu Uemura :

En photo ou sur les podiums des défilés, le fuchsia aimante l’attention et évoque l’audace et la force. Dans la vraie vie, il faut savoir l’utiliser avec subtilité pour ne pas avoir l’air déguisé. Les khôls noirs gras, posés à l’intérieur de l’oeil au ras des cils, vont adoucir le côté choquant du rose vif. On peut par exemple, appliquer un eye-liner noir avant de le doubler avec un eye-liner rose.

En résumé :
 Le fuchsia c’est soit sur les paupières soit sur les lèvres sinon c’est too much.
Pour l’option sur les lèvres on opte pour un fini mat et on calme le jeu avec un maquillage nude.
 Le noir est le partenaire idéal du fuchsia sous forme de mascara ou de crayon gras.

  • Shopping Design 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

  1. Verre Maison du Monde
  2. Torchon Fleux
  3. Nappe Casa
  4. Vase soliflore Movimento-ecodesign
  5. Gelée de pétales de roses Nature & Découvertes
  6. Thé Bio Framboise-litchi Nature & Découvertes
  7. Robot Patissier KitchenAid Artisan
  8. Nespresso Inissia Krups
  9. Boîtes de rangement Fleux
  10. Pouf Casa
  11. Chaise Fermob
  12. Chaise Acapulco La chaise longue
  13. Housse de coussin Ikéa
  14. Coussin en soie et lin Zara Home
  15. Bouillotte coeur cocoon La chaise longue
  16. Guirlande lumineuse Heart Habitat
  17. Suspension Canberra Maison du monde
  18. Lampe de table Casa
  19. Casque Gïotto Ora-ïto
  20. Coque Iphone Marimekko
  21. Souris Coeur La chaise longue
  22. Réveil Babylon Lexon
  23. Kit séchage express Calor
  24. Pot à crayons Essey
  25. Masque de yoga Nature & Découvertes
  26. Kit pilates La chaise longue
  27. Tapis Tvis Ikéa
  28. Tapis Nova Chevalier édition
  29. Stickers Domestic
  30. Ruban adhésif Kamoi Kakoshi chez Merci
  31. Porte-revues Fleux
  32. Vélo Gramercy Martone cycling

Brooklyn Rive Gauche

Votre plan pour New York vire au casse tête chinois ? Le long courrier attendra car pour l’heure Brooklyn vient à vous et installe ses quartiers au Bon Marché.
Après le Brésil et le Japon, c’est en effet au cœur de la grosse pomme que nous embarque le grand magasin qui s’est habillé de briques rouges pour l’occasion.
La crème des créateurs de Red Hook, Sunset Park, Greenpoint et Williamsburg y est actuellement présente à travers des produits mode, beauté, maison sans oublier l’épicerie, le tout dans un esprit home made, écolo et healthy. Repérages.

  • Mode

3 coups de coeur
> les bijoux géométriques et délicats d’Odette,
> les pins color pop de Greenwich Letterpress,
> la lingerie espiègle de Morgan Lane.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

  1. Bracelet Starta Odette New York
  2. Collier bracelet pendentif Flèche Catbird
  3. Pochette Bee Happy, Seltzer Goods
  4. Sweat Joe Cool Kinfolk
  5. Richelieu Cocacolo Dieppa Restrepo
  6. Pins Greenwich Letterpress
  7. Cabas Baggu
  • Beauté

3 coups de coeur
> le design vintage des baumes Rosebud,
> la crème voluptueusement fouettée de Khiel’s
> les messages efficaces de Plant : « Wake up », « Be well », « Get Happy »… de quoi se lever du bon pied !

Ce diaporama nécessite JavaScript.

  1. Baume Brambleberry Rosebud
  2. Tonique visage SW Basics
  3. Savon liquide naturel à la rose Dr Bronner’s
  4. Savon Aigue-Marine Pelle Design
  5. Gommage pour le corps à l’amande Soap Walla
  6. Crème de corps fouettée Kiehl’s x Stephen Power
  7. Gel douche Get Happy Plant
  • Maison

3 coups de coeur
> la sélection de cartes postales aux illustrations décalées,
> les adorables peluches d’Hazel Village
> le papier peint Green Leaf de Chasing Paper que l’on assorti à son dressing tropical.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

  1. Livre Basquiat chez Flammarion
  2. Pochette peinture M.Carter
  3. Bougie Mason Jar cèdre et vanille Brooklyn Candle Studio
  4. Papier peint Green Leaf Chasing Paper
  5. Oreiller brodé Coral and Tusk
  6. Peluche chouette Hazel Village
  7. Torchon Jelly and Cake Claudia Pearson
  8. Carafe à lait Home Essentials
  9. Dessous de verre Panther Wolfum
  10. Bocal Ball Heritage Ball Mason
  11. Planche à découper Flèche Noble Goods
  • épicerie

3 coups de coeur
> la sélection pointue de produits typiques,
> l’espace café dans un style de loft new yorkais,
> le bar à pop corn à l’entrée de la grande épicerie.
Même la carte des restaurants et la pâtisserie du magasin se sont mis au goût du jour.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

  1. Granola chocolat noir & noix de coco Early Bird Granola
  2. Pop corn BjornQorn
  3. Chocolat noir aux noisettes Le chocolat des Français
  4. Boisson grenade et hibiscus Bruce Cost Ginger Ale
  5. Pickles De NYC Brooklyn Brine
  6. Chwing gum au gingembre, Simple Gum
  7. Livre de recettes Les délicieuses Pies des soeurs Elsen 

Enfin, on termine par un petit tour au Brooklyn Amusement Park, régressif à souhait.

Nous voilà ravitaillés, de quoi tenir jusqu’à la prochaine expédition – la vraie cette fois.

Rencontre avec Thibaud Decroo, cofondateur de l’Herbe Rouge

D’abord il y a le toucher, si doux que l’on redécouvre le simple fait de porter un vêtement. Une caresse pour la peau. Puis il y a ces coupes impeccables, qui tombent juste comme il faut, qui vous mettent en valeur sans en faire trop… l’incarnation parfaite de ce que l’on appelle le « basique ». La première impression était déjà très prometteuse au vu d’une séduisante collection de vêtements aperçue lors d’un shooting photo. Mais ça c’était avant de découvrir qu‘en plus d’être beaux et agréables à porter, les vêtements de l’Herbe Rouge sont issus d’une production responsable et écologique. C’était trop beau pour être vrai pour en rester là, il fallait en savoir plus. Rencontre, dans la très belle boutique -faisant aussi office de galerie d’art- avec Thibaud Decroo l’un des deux fondateurs* de la marque.

IMG_6145
La boutique parisienne située sur le Viaduc des arts

Pourrais-tu résumer par des mots clés le concept de l’Herbe Rouge ?
L’Herbe Rouge est centrée autour de la manière de vivre des gens et cherche à allier design et esthétique. Nos vêtements sont à la fois faciles à porter, élégants avec de belles finitions et des détails créatifs. Dans nos promesses il y a bien être, qualité, prix juste, innovation, savoir faire, matière et procédé écologiques.

Comment ce « procédé écologique » se traduit-il ?
Nous utilisons uniquement des matières ayant un faible impact sur l’environnement. Nous respectons un guide de bonnes pratiques incluant toutes les étapes du procédé de fabrication allant des fibres/fils à la confection puis distribution. Nous avons notamment recours à des fibres recyclées grâce à l’usage d’un défibreur dans le sud. Une fois les fibres récupérées, on redesign un vêtement. Ce procédé requiert d’utiliser de bons matériaux de base.

Est-ce cela qui explique le toucher si doux de vos vêtements ?
Tu évoques sans doute le coton Bio qui a des fibres assez longues et qui est donc naturellement plus doux. Le coton est une des cultures les plus polluantes dans le monde c’est pour cela que nous avons choisi de le traiter sans pesticide et sans traitement.

IMG_6151
« Nous utilisons uniquement des matières ayant un faible impact sur l’environnement »

Proposer des vêtements respectueux de l’environnement et accessibles en termes de prix c’est donc votre pari ?
Exactement, notre devise est que tout le monde doit pouvoir accéder à une mode contemporaine de créateur de qualité, qui respecte la santé humaine et environnementale et améliore le bien être.
Nous récusons la course au toujours moins cher qui au final ne veut plus rien dire. Sans se définir totalement à l’opposé du « fast fashion » nous recherchons un équilibre en nous tournant vers ce que l’on pourrait appeler le « slow fashion ». Respecter l’environnement mais aussi l’individu dans sa nature profonde en s’adaptant à sa morphologie, ses caractéristiques (s’il a des allergies par exemple nous lui proposerons des matières spécifiques) est ce qui nous importe le plus. Proposer un prix juste va de soi, cela fait en effet partie de cet équilibre que nous recherchons.

Un beau pari mais qui semble presque trop beau pour être vrai ; comment faites vous pour offrir une telle qualité avec des prix accessibles ?
Nous limitons au maximum les coûts annexes (boutiques, loyers…), utilisons les mêmes matières et les mêmes patrons ce qui explique une certaine récurrence dans nos collections. Ce sont ainsi des pièces fortes, que l’on retrouve au fil du temps.

De tels engagements et procédés de fabrication j’imagine que cela pose quand même certaines limites côté création ?
Déjà il y a des matières qu’on n’utilisera pas car elles ne respectent pas notre guide des bonnes pratiques. Pas d’hypocrisie chez nous. On ne va pas travailler la fibre de bambou par exemple qui est une fausse fibre écologique car très impactante sur l’environnement. On ne travaille pas non plus les fibres issues du pétrole qui s’avèrent posséder des qualités inférieures aux autres fibres et qui donc ne nous conviennent pas d’un point de vue qualité.
Le fait de ne pas pouvoir utiliser certains matériaux rend le domaine de l’accessoire plus compliqué à aborder mais nous cherchons des solutions.
Quant à notre objectif de rester accessible niveau prix, c’est sûr qu’il nous limite dans le nombre de pièces proposées mais l’on préfère se concentrer sur la qualité.

IMG_6149
Des pièces comme des basiques, simples, élégants et agréables à porter

C’est un véritable art de vivre en fait. Quel a été le point de départ de l’Herbe Rouge, y a-t-il eu un déclic, une prise de conscience à un moment donné ?
Avec Arielle*, nous avons assisté à une sorte d’épuisement, de dépassement de l’homme par la technologie. Comme nous avions une vision commune après environ vingt ans d’expérience dans le secteur chacun de notre côté, nous avons décidé d’allier nos compétences en créant l’Herbe Rouge. Notre envie première est de redonner du sens aux vêtements portés aussi bien en termes d’éthique que de bien être et de privilégier le local.

D’ailleurs votre production est-elle locale ? Made in France only ?
La question du made in France est pour moi une fausse question car elle ne prend souvent pas en considération toutes les étapes de fabrication : choix des matières premières, filature, teinture, confection… La plupart du temps, malgré la présence de cette étiquette sur certains vêtements, c’est parfois uniquement l’assemblage qui est « made in France », ça ne veut donc rien dire. C’est extrêmement rare que l’intégralité d’une pièce soit conçue dans notre pays à moins d’une demande particulière ou dans milieu du luxe -et encore. D’ailleurs si c’était le cas, les prix seraient totalement inaccessibles pour le consommateur. Donc pour répondre à ta question, je peux te dire que nous travaillons majoritairement en France mais pas que, on se tourne aussi vers l’Europe et l’Afrique mais pas du tout vers l’Asie en revanche.

Vos collections visent-elles une cible particulière ?
Nous n’avons pas de cible particulière si ce n’est que nous voulons habiller les gens de la vraie vie, nous sommes ancrés dans le quotidien. Nous sommes transgénérationnels et habillons les personnes de 20 à 70 ans. Après, nous avons remarqué que notre clientèle majeure a entre 30 et 45 ans avec et est majoritairement féminine.

IMG_6150
Des collections transgénérationnelles

Bientôt une ligne pour les enfants ?
Pas pour tout de suite mais nous avons quelques idées en tête…

Qu’est ce qui vous inspire ?
La nature bien entendu qui peut être une source d’inspiration directe pour des motifs, une aurore boréale par exemple a été à l’origine d’impressions maille pour la précédente collection. La ville nous inspire beaucoup aussi notamment à travers des détails graphiques. En fait nous aimons et cultivons les paradoxes entre nature et environnement urbain que l’on peut retrouver par exemple avec les murs végétaux en ville. En cela, Hundertwasser nous inspire énormément. Ce visionnaire s’était penché très tôt sur les murs végétalisés et aussi sur le côté réversible du vêtement, une caractéristique que nous exploitons sur certaines de nos pièces. La réversibilité est en effet en adéquation avec nos valeurs : on retrouve l’aspect innovant, pratique et écologique (posséder deux pulls en un).

Pourquoi ce nom « L’Herbe Rouge » ?
Par rapport au roman de Boris Vian tout d’abord, l’Herbe Rouge, une grande source d’inspiration. Et ensuite pour évoquer les notions de la vie, du vivant dans ce qu’il a d’essentiel : l’herbe est ce qu’il y a de plus simple au naturel, c’est comme respirer, c’est aussi la terre sans laquelle nous ne sommes rien et que nous devons absolument préserver. Quant au rouge, il est symbole de passion, de vie comme le sang qui coule dans les veines.

Vous accordez une place très importante au design dans votre façon d’aborder le vêtements jusqu‘à la scénographie de la boutique. Le design c’est important pour vous ?
Nous faisons du « vêtement libre ». Dans un processus collectif qui réunit designers, artisans, consommateurs, commerciaux, et fabricants nous cherchons à réconcilier le design (c’est-à-dire la recherche de la fonction, le travail sur la forme)avec l’esthétique (le bel objet joliment ornementé). Comme le designer, c’est l’individu qui nous intéresse avant tout. Sa morphologie, Ce qu’il fait, comment il vit, comment il bouge et comment nous pouvons au mieux répondre à ses attentes. Dès qu’un client entre dans la boutique, nous l’observons attentivement et discutons avec lui. Chaque personne est différente et mérite un accompagnement sur mesure. En fait je crois que nous aimons tout simplement les gens.

IMG_6154
Une marque proche de l’univers de la-galerie de design : la scénographie du showroom a été créée par Mickael Fabris, les cintres en textile par David Dubois tous deux designers

Des projets pour l’avenir ?
Nous aimerions être encore au plus près des attentes des gens, mieux s’adapter à leurs morphologies et leurs désirs pourquoi pas autour de la personnalisation de vêtements… Nous nous intéressons aussi aux textiles « santé » pour le côté innovation ou comment allier vêtement et bien être.

Notre première impression ne nous avait pas trompée. L’Herbe Rouge est une marque qui pousse vite, et d’une bien belle manière.

Et si l’Herbe Rouge était :
Une couleur : le rouge
Une odeur : l’herbe fraîchement coupée
Un goût : le cresson
Une matière première : l’eucalyptus
Une fleur : le coquelicot
Un vêtement : une combinaison
Une saison : l’été
Un métal : le cuivre
Un artiste : Hundertwasser
Un livre de chevet : L’Herbe Rouge de Boris Vian
Un pays : la France

*L’Herbe Rouge a été fondée en juin 2008 par Thibaud Decroo, expert de la gestion, de la création, de la distribution de produits mode et Arielle Levy, experte du développement et du management d’entreprise de mode.

Photos © JITMF